BARBENTANE

en mars 1916

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Le 18 à 7h45, le contre-torpilleur français Renaudin qui patrouillait dans l'Adriatique au large de Durazzo est torpillé par le sous-marin austro-hongrois U-6. L’explosion brise littéralement le navire en deux et il coule en moins d'une minute. Sur les 86 hommes d'équipage, 50 périssent, les survivants sont repêchés par le contre-torpilleur français Commandant-Bory qui patrouillait à quelque distance de lui...

Le 22 mars, c'est un tournant dans la guerre maritime. Ce jour-là, le Q-ship(14) britannique Farnborough coule le U-68 au large de l'Irlande au moyen de la première grenade anti-sous-marine opérationnelle. Comme l'eau se comprime très mal, on sait que l'onde de choc d'une explosion à 6 mètres d'un sous-marin peut le détruire, entre 6 m et 15 m cette onde peut l'endommager assez pour l'obliger à faire surface. Cette nouvelle arme se compose donc d'un "bidon" rempli d'une quantité variable de TNT, et muni d'une "gâchette sensible à la pression" pour exploser à une profondeur déterminée à l'avance. On équipe la proue des Q-ship d'un lanceur avec des grenades de 140 ou 55 kg selon leur vitesse, car une explosion trop proche du navire peut aussi le détruire. Dès qu'un sous-marin est repéré, on lui envoie une grenade réglée pour exploser à 12 ou 24 mètres de profondeur. Le succès est immédiat. Petit à petit, cette arme toujours en service -maintenant certaines grenades sont même nucléaires- va équiper tous les navires de guerre...

Le 23, Le Minneapolis, un navire de transport britannique qui vient de déposer des troupes à Salonique est torpillé par le U-35 au nord-est de Malte dans la Méditerranée. Sur les 189 personnes à bord, 12 sont tuées, et le bateau met deux jours avant de couler. Le 24, le vapeur Sussex, un ferry français équipé pour le transport de troupes et de wagons, est torpillé par le U-29 alors qu'il effectue une traversée entre Folkestone et Dieppe. Sa proue est carrément arrachée. Des canots de sauvetage sont lancés, mais deux d'entre eux chavirent et plusieurs personnes se noient. Sur les 378 personnes à bord, 95 périssent(15). Le navire est robuste, il reste à flot et il sera remorqué dans le port de Boulogne-sur-Mer où il renaîtra après réparation...

 

Dans la guerre aérienne, c'est aussi un tournant. Au mois de février, grâce en partie à une météo exécrable, combiné à une avancée technologique lui permettant de tirer à la mitrailleuse à travers le mouvement de l'hélice, l'armée aérienne allemande se rend maîtresse du secteur au-dessus de Verdun. C'est aussi l'un des buts recherchés par l'état-major : rendre les Français aveugles et il y consacre beaucoup d'énergie. Au début de la bataille, la Vème armée allemande obtient le renfort de toutes les escadrilles disponibles : des avions de bombardement et 4 escadres de combat avec 30 à 40 monoplaces de chasse, près de 280 avions sont regroupés sur ce secteur. En face, les Français ne peuvent aligner que 70 appareils opérationnels, et tous techniquement surclassés. De plus, leurs aérodromes sont bombardés et les ballons d’observation sont systématiquement détruits. Pétain est bien conscient que sans l'aviation tout est foutu. Le 28 février, il apostrophe le commandant aviateur Charles de Tricornot de Rose en ces termes "Rose, balayez-moi le ciel ! Je suis aveugle !" et il insiste "Si nous sommes chassés du ciel, alors c’est simple, Verdun sera perdu". Il donne carte blanche à Rose pour redresser la situation et lui confie le commandement de toute l’aviation du secteur. Ce dernier calque ses groupements de combat sur ceux des secteurs terrestres avec des liaisons directes. Un 5ème secteur est uniquement chargé de défendre La Route. Le 15 mars, toutes les escadrilles sont opérationnelles, et la mission donnée aux pilotes est simple : ils ne doivent voler qu'en patrouille pour compenser leur infériorité technique, rechercher l'ennemi et l'abattre systématiquement. De nombreux pilotes se distinguent et deviennent des "as" : Jean Chaput, André Chainat, Charles Nungesser, Albert Deullin, Georges Guynemer, Georges Pelletier Doisy, Georges Boillot, Georges Flachaire, Raoul Lufbery, Auguste Le Révérend, etc... Mais le plus célèbre dans ces batailles aériennes au-dessus de Verdun est sans conteste Jean Navarre qui, malgré son caractère ombrageux, ce qui le rend aussi dangereux pour ses amis que pour ses ennemis, gagne le surnom de "La sentinelle de Verdun". Ces aviateurs remplissent leur mission avec une telle agressivité, qu'au final les Allemands sont obligés de suspendre leurs bombardements pour protéger leur aviation...

Durant ce mois de mars c'est autour de Verdun que l'activité est la plus intense. Tous les ensembles ferroviaires, les terrains d'aviation, les concentrations de troupes sont bombardés : Chambley, Bensdorf, Avricourt, Conflans, Metz, Brieulles, Audun-le-Roman, Château-Salin, Dieuze, Dun-sur-Meuse, Vigneulles-Lès-Hattonchâtel et d'autres de moindre importance. Dans cette zone, la concentration aérienne est telle, que les défenses antiaériennes font très souvent mouche et abattent les avions qui enfreignent leur sécurité en volant trop bas. Au sud de l'Alsace, le front est aussi très actif : Mulhouse, Cernay, Habsheim, Lure sont régulièrement cités dans les bombardements...

Le 2 mars, sur le front belge, deux Drachen (des saucisses d'observation allemandes) rompent leurs amarres et s'écrasent au sol. Les aéronautes sont capturés. Le 7, trois zeppelins bombardent le nord-est de la Grande-Bretagne, ils font 13 morts. Le 4, l'adjudant Navarre abat son sixième avion près de Douaumont, et le 13, c'est le sous-lieutenant Guynemer qui descend son huitième. Le 22, 65 avions alliés effectuent un raid à Zeebrugge dans la Belgique occupée. Le 28, des hydravions britanniques effectuent une expédition sur la côte du Slesvig-Holstein, un land allemand au sud du Danemark. Un hangar de dirigeables est bombardé et deux patrouilleurs allemands sont coulés...

 

En Italie, le 9 mars, un peu pour soulager les Français à Verdun, les Italiens lancent leur 5ème offensive sur les rives de l'Isonzo. L'attaque, mal préparée, est entravée par le mauvais temps et le manque d'artillerie. Les deux camps gagnent ou perdent peu de terrain et les combats dans le secteur s'épuisent dès le 15 du mois...

 

En Russie, près de la Baltique sur la route de Saint-Pétersbourg, malgré la période et le froid, le front autour de la ville de Dvinsk, quasi encerclée, est actif par intermitence. Le 2, les Russes lancent une nouvelle attaque en vue de desserrer l'étau allemand, elle réussit partiellement. Le 7, ils renouvellent l'opération et remportent encore quelques succès. Le 19, l'artillerie russe met en déroute une colonne allemande qui tentait de se positionner pour renforcer le blocus de la ville. Le 24, ils enlèvent un bois près de Jacobstadt, entre Dvinsk et Riga..

Le 24, débute l'offensive du lac Narotch au nord de la Biélorussie. Pressé d’attaquer par les Français qui sont à la peine à Verdun, le tsar Nicolas II choisit la région proche de ce lac parce que 350 000 Russes y sont stationnés, face à seulement 75 000 Allemands. Hélas, les soldats russes sont sous la direction d'officiers supérieurs incompétents, arrivés là par ancienneté ou grâce à de bonnes relations. Au nord, sous la direction du général Plechkov, l'offensive d'artillerie qui dure deux jours est totalement inefficace, laissant l’artillerie allemande presque intacte. De plus, l'attaque est si mal organisée que les troupes se font laminer par les mitrailleuses allemandes. Au prix de 20 000 morts, les assaillants gagnent quelques kilomètres, mais n’infligent pas de pertes sérieuses aux défenses allemandes, bien organisées et fortifiées. Au centre, sous la direction du général Balouïev, grâce à une bonne coordination de l’artillerie et de l'infanterie, les Russes progressent et capturent 1 000 soldats allemands. Toutefois, l'arrivée rapide de renforts permet de contenir la percée russe(16). Au sud, les troupes du général Sirelius, dont l’incompétence avait déjà été condamnée, ne participe même pas à l’offensive. Un tiers des forces russes demeure donc dans l’inaction. L'offensive est finalement arrêtée dès les premiers jours d'avril. En définitive, cette opération est un échec cuisant. Elle affaiblit le moral des troupes russes sans parvenir à aider les Français, et le maigre terrain gagné est vite repris par les Allemands...

 

En Turquie et sur la mer Noire, règne une grande activité. Le 13, la flotte russe bombarde de nouveau Varna en Bulgarie. Le lendemain, elle débarque 40 000 hommes sur les côtes turques à proximité de Trébizonde(17) ; Erzeroum la grande ville conquise par les Russes en février n'est qu'à 150 kilomètres au sud. Le 19, les Russes occupent Malsamohun, à 90 kilomètres à l'ouest d'Erzeroum en faisant de nombreux prisonniers. Ils poursuivent leur marche vers l'ouest sans rencontrer de grosses difficultés. Le 31, ils sont aux portes d'Erzindjan. Près du quart de la Turquie est conquise. Mais les Turcs se réorganisent rapidement et de nombreuses troupes sont dirigées vers l'est pour tenter d'arrêter l'invasion...

Le 22 les Russes prennent Ispahan, une ville située au milieu de la Perse...

 

Dans les Balkans, Sarrail prépare minutieusement la reconquête, mais Verdun est prioritaire, il devra attendre. Si la chaleur de l'été est insupportable, le froid de l'hiver plonge les hommes dans une profonde souffrance morale et physique. Les ravitaillements sont irréguliers et le matériel est inadapté pour ce genre de région. Les soldats meurent non seulement de froid, mais surtout de maladie. Le paludisme s'installe, la plupart sont contaminés. De temps en temps des avions allemands viennent bombarder Salonique, faisant au passage des morts dans la population civile, ce qui met les Grecs, y compris le gouvernement, en colère. Le 27, soucieux d’empêcher une progression des armées alliées en Macédoine au moment de la bataille de Verdun, le général Erich von Falkenhayn demande alors à Athènes l’autorisation d’occuper quelques bases stratégiques situées sur son territoire. Pour l'instant la Grèce n'est pas favorable, mais après deux mois de discussions, elle finira par donner son aval en juin...

 

En Afrique, le 4 mars, Français et Britanniques se partagent la Colonie allemande du Cameroun. Le 15, le général sud-africain Jan Smuts lance une nouvelle offensive contre les Allemands en Afrique-Orientale. Les Britanniques, avec des troupes indiennes, rhodésiennes et sud-africaines, attaquent au nord du lac Tanganyika, les Belges au centre et de nouveau les Britanniques au sud. Mais les moyens sont faibles, cette bataille n'est vraiment pas prioritaire et elle se poursuit lentement, très lentement...

 

En Mésopotamie, pour tenter de délivrer la division indienne Poona toujours encerclée à Kut-el-Amara, les Britanniques lancent une opération de secours le 7 mars. En raison d'un manque total d'organisation, elle fait demi-tour 4 jours plus tard par manque d'eau !!! Son général, Fenton Aylmer, rendu responsable est remplacé par le général George Gorringe. Il faudra attendre le mois d'avril pour qu'une nouvelle colonne de secours puisse de nouveau se mettre en marche...

 

Il est temps de revenir à Barbentane, et c'est l'Écho de mai qui donne des nouvelles de mars. Ce sont 6 barbentanaises, dont 4 habillées en arlésienne, qui font sa couverte. Il y a tout lieu de penser que ce sont les prieures sortantes de l'Immaculée Conception, elles sont nommément citées...

Du 20 mars au 6 avril, le curé Guiges a été hospitalisé pour une opération pénible(18) dans une clinique de Montpellier. Il a été remplacé dans ses fonctions par le chanoine Raymond d'Avignon et l'abbé Fustier d'une paroisse de Saint-Etienne qui est infirmier à l'hôpital Joseph Vernet d'Avignon. le curé Guiges reprend son service le 9 avril en présence de l'abbé Hanse, curé de Fromeréville, un village situé près de Verdun, qui s'est réfugié à Barbentane...

Suit un long compte-rendu des manifestations, avec tombola, données le dimanche 19 mars par les œuvres du cours d'adultes des jeunes filles au profit des soldats. Les sommes récoltées sont allées à divers organismes de secours, dont 321 francs attribuée aux "Pupilles de la Nation"...

Puis c'est le compte-rendu de la conférence "Vers la Victoire" donnée en mairie par Paul de Nansouty. C'est surtout l'intervention du curé Guigues qui est à noter, car il soulève, déjà, le problème des réparations de guerre...

Le 14 mars, et malgré le mauvais temps, le 7ème génie d'Avignon, en armes, a rendu les honneurs et c'est le commandant de gendarmerie Cancel qui a procédé aux remises de décorations. Louis Sérignan, amputé de la jambe droite, a reçu la Médaille militaire...

On note 8 blessés supplémentaires. François-Louis Bourdin et Pierre Brunel sont inscrits au martyrologe. Sont aussi cités Louis Bigault de Granrut et Léon Ayme, tous deux morts au combat et liés à Barbentane par leur famille...

Un petit article relate le début de la bataille de Verdun. Il est suivi d'un article du journal Le Télégramme qui expose comme un miracle qui se serait déroulé durant la bataille de Champagne...

Si en janvier et février 1916 Barbentane ne compte aucun tué, il n'en va pas de même en mars où 5 de nos soldats laissent leur vie :

· François Bruzzone, né à Barbentane, 31 ans, cultivateur, marié, père d'une fillette de 4 ans, il était soldat de 2ème classe au 7ème régiment du génie. Après avoir été grièvement blessé une première fois, il est tué le 2 mars à 15h par l'explosion d'un obus dans une grange à la Ferme de Villers-les-Moines près de Charny dans la Meuse à la bataille de Verdun. Un service funèbre est célébré en sa mémoire en l'église de Barbentane le 15 avril 1916. Il est inscrit sur notre Monument aux Morts et sur le nécrologe qui est dans l'église(19). Sa photo figure sur le Tableau d'Honneur en mairie de Barbentane. Il repose maintenant dans son caveau de famille à Barbentane ;

· Louis-François Bourdin, dit François, né à Barbentane, 21 ans, cultivateur, célibataire, il était soldat de 2ème classe au 75ème régiment d'infanterie. Après voir été grièvement blessé, il meurt vers 18h le 18 mars à Douaumont dans la Meuse lors de la bataille de Verdun. Un service funèbre est célébré en sa mémoire en l'église de Barbentane le 11 avril 1916. Il est inscrit sur notre Monument aux Morts et sur le nécrologe qui est dans l'église. Sa photo figure sur le Tableau d'Honneur en mairie de Barbentane. Il est enterré une première fois sur place, puis son corps est rapatrié à Barbentane, il repose maintenant dans le caveau familial ;

· Pierre-Lucien Sérignan, malgré sa naissance et la transcription de son décès à Barbentane, il ne figure sur aucun de nos monuments commémoratifs. Il était soldat de 2ème classe au 22ème régiment d'infanterie coloniale. Son régiment est signalé dans la Somme au début de l'année 1916. Il meurt, probablement des suites de ses blessures, aux Saintes-Maries-de-la-Mer le 20 mars, il avait 25 ans. Il figure sur le Monument aux Morts des Saintes-Maries-de-la-Mer ;

· Louis-Marie de Bigault de Granrut(20), né à Tamaris-sur-Mer (Var), célibataire, il était caporal au 94ème régiment d'infanterie. Le 13 mars, il est blessé par un éclat d'obus qui le frappe en plein front à proximité de Douaumont tandis qu'il dirige une équipe de pose de barbelés. Il s'était porté volontaire pour remplacer un de ses camarades. Il meurt des suites de ses blessures à Hôpital de Vadelaincourt dans la Meuse le 22 mars. Pour ces faits de bravoure, il reçoit la Croix de guerre avec une palme et une étoile (Écho de juillet 1916). Son décès fait l'objet d'un bref paragraphe sur l'Écho de mai 1916. A Barbentane, il n'est inscrit que sur le nécrologe de l'église. Il est inscrit sur le Monument aux Morts de Loivre, dans la Marne, d'où sa famille est originaire et où elle possédait de nombreux biens (verreries, sucreries, bois, châteaux, etc...) tous détruits par la guerre. Au lieu dit "Du four de Paris", au début des années 1920, sa famille fait construire un calvaire à l'emplacement même des restes du seuil de leur maison. Une croix de 6 mètres a été taillée dans un chêne de la propriété et posée sur un socle en pierre sur laquelle ont été gravés les 14 noms des soldats des familles Bigault et apparentées, Morts pour la France durant cette guerre ;

· Charles dit Léon Ayme, né à Saint-Etienne d'un père barbentanais(21), 20 ans, il était sergent au 16ème régiment d'infanterie. Il est tué par un obus le 23 mars 1916 au bois d'Esnes sur la commune d'Esnes-en-Argonne dans la Meuse au nord-ouest de Verdun. Il s'était engagé dès ses 18 ans en septembre 1914. D'une nature généreuse, il est nommé sergent, suite à sa vaillance exemplaire face à l'ennemi. A Barbentane, il n'est noté sur aucun de nos monuments commémoratifs. Seules quelques lignes retracent sa brève carrière dans l'Écho de mai 1916. Malgré son inscription sur le livre d'or de la commune de Saint-Etienne, son nom ne figure sur aucun des Monument aux Morts de la ville, juste une inscription à la Chapelle commémorative de l'église Sainte-Marie.

Comme toujours, le courrier militaire, qui tient sur quatre pages, est émouvant. Bien que jamais vraiment citée, la bataille de Verdun est relatée par petite touche. C'est le Vallabréguant Jean Brémond qui signale que 10 000 obus sont tombés sur ses positions ; Mouret informe que toutes permissions sont suspendues ; c'est Charles Gauthier qui, dans une tourmente de neige et sous une pluie de fer, écrit près du fort de Douaumont en faisant une description terrible des batailles auxquelles y participe et, par deux fois, fait référence à la célèbre phrase "Ils ne passeront pas" ; Pascal Rossi compare ses jeunes bordelais à l'instruction à des cadets de Gascogne ; Louis Guyot se trouve très bien à Tunis ; Joseph Revial est en Guinée ; Jean-Marie Tronche est à Dakar mais c'est Jean-Louis Bertaud qui raconte, en provençal, une sympathique histoire à base dé méloun et dé coucourdou...

Dans l'état religieux, on note 4 enterrements dont un bébé de 5 jours, toujours pas de mariage...

Puis c'est le calendrier liturgique, suivi d'une prière pour la France et de la triste histoire du curé d'Orvieux...

Guy

L'essentiel de la guerre en ce mois de mars 1916, tout fronts confondus, se passe à Verdun. Les Allemands pèsent de toutes leurs forces : aviation, artillerie, infanterie -et elles sont puissantes, sûrement les plus performantes du monde à ce moment-là-, pour prendre la ville. Les Français, au prix d'une hécatombe de vies humaines, résistent avec l'énergie du désespoir. Le chant patriotique "Verdun ! On ne passe pas" n'est pas encore écrit. Mais dès les premiers jours de la bataille, les récits des poilus sont sans ambigüité "Verdun, c'est l'enfer"…

Parfois, d'un camion qui fait le Tourniquet sur La Route, un poilu se dresse, boueux, défait, terrible, et d'une voix rauque, lance aux camarades qui vont vers la bataille, ces mots sinistres "n'allez pas là-bas". Là, aurait pu être gravée, en lettres sanglantes, l'inscription que Dante met au seuil de son Enfer "Vous qui entrez ici, laissez toute espérance"(1)…

Dans le monde politique, en France, au début du mois, on transfère la cour et le gouvernement royal du Monténégro de Lyon à Bordeaux. Le 4 mars à 9h23, une effroyable explosion détruit à Saint-Denis, près de Paris, le fort de la Double Couronne qui sert de dépôt de munitions. L'armée est reconnue responsable d'avoir accumulé, dans un bâtiment contigu à de nombreuses maisons d'une grande ville, une importante quantité de grenades chargées d'explosifs violents et très sensibles à la détonation. Responsable aussi d'avoir laissé manipuler ces caisses délicates par des militaires inexpérimentés, et c'est précisément la chute de l'une d'elles qui a causé l'explosion. Celle-ci tue 28 personnes, dont 18 civils. Une grande cérémonie, en présence de nombreuses personnalités, a lieu le 8 mars 1916 lors des funérailles des victimes. Le 16, au ministère de la Guerre, le général Pierre-Auguste Roques, un Héraultais natif de Marseillan, remplace le général Joseph Galieni, un Haut-Garonnais natif de Saint-Béat. Ce dernier est déjà bien malade, mais plus encore, en conflit ouvert avec Joseph Joffre qu'il accuse de négligence à Verdun. Briand lui demande de démissionner, ce qu'il ne peut pas refuser(2)...

Pétain dans son PC situé dans la mairie de Souilly dans la Meuse

A Verdun, véhicule ambulance français embourbé

Photo extrêmement rare, à Verdun attaque française vue d’une première ligne allemande

Véhicules ambulances français sous la neige près de Verdun

La chasse aux rats dans les cagnas de Champagne

La "chasse" aux mines flottantes par des marins britanniques

Le Meusien, chemin de fer à voie métrique qui relie Bar-le-Duc à Verdun en 1916 (photo Autochrome)

Mitrailleurs français à Verdun

Camions au départ de Bar-le-Duc vers Verdun

Quelle folie la guerre !

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Barbentane, le plus beau village de l'Univers

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Soldats allemands se protégeant du froid sur le front russe à Dvinsk

Le 6 mars, Joffre rend visite à Pétain à son PC de la mairie de Souilly dans la Meuse

Le 21, le ministre de la Guerre autorise la création d'une escadrille uniquement composée d'aviateurs volontaires étasuniens. Cette unité, qui porte le n°124, deviendra l'escadrille "La Fayette"(3). Le 22, le prince héritier Alexandre de Serbie, à la tête d'une délégation, arrive à Paris pour la conférence des Alliés. Les 27 et 28 se tient au quai d'Orsay la conférence des Alliés sous la présidence d'Aristide Briand. Les représentants des huit gouvernements de l'Entente affirment leur entière communauté de vues et leur solidarité. Ils confirment toutes les mesures prises pour réaliser l'unité d'action sur tous les fronts. En outre, ils décident de coordonner toutes les actions possibles pour empêcher les ravitaillements de l'ennemi. La presse du monde entier commente l'importance de ce texte, désormais historique, sur les résolutions des puissances de l'Entente. Le 31, est promulguée la loi sur la restriction du droit des sociétés à émettre des valeurs mobilières pendant la durée des hostilités, et l'interdiction, de principe, de l'inscription à la cote des actions de sociétés étrangères...

 

En Allemagne, le chancelier Théobald von Bethmann Hollweg, qui visite le quartier général de Charleville-Mézières pour prendre connaissance de l'offensive à Verdun, fait preuve d'une fermeté qui ne lui est pas coutumière en imposant la fin de la guerre sous-marine illimitée. Il est persuadé que cette guerre à outrance, menée par le grand amiral Alfred von Tirpitz contre les pays neutres, dessert plus qu'elle ne sert l'avenir du peuple allemand. Une notification est aussitôt remise aux USA, puis transmise aux pays neutres proches. Le 9 mars, en réaction à l'arraisonnement de ses navires de commerce au Portugal, l'Allemagne déclare la guerre à ce pays. Le lendemain, le gouvernement remet leurs passeports aux membres de la délégation portugaise à Berlin après avoir rappelé sa délégation de Lisbonne. Le 12, l'amiral Tirpitz, après bien des altercations sur la stratégie de la marine impériale avec son chancelier, donne sa démission. Henri de Prusse, frère de Guillaume II, commandant en chef de la flotte de la Baltique, est pressenti pour prendre sa place. Le projet échoue car sa parenté avec le Kaiser est trop proche pour ce poste à haut risque. Il est finalement remplacé par l'amiral Édouard von Capelle. Le 18, le ministre des Finances fait un exposé, exagérément optimiste, devant le Reichstag. Par ses déclarations antimilitaristes, le pacifiste Karl Liebknecht(4) qui refuse de se servir d'un fusil, provoque un superbe chahut à la Chambre de Prusse. Le 19, les partis pangermaniques, favorables aux visions guerrières de Tirpitz, déposent une motion à la chambre de Prusse pour faire rétablir la guerre sous-marine à outrance. Le 21, le projet de budget, présenté par le chancelier, est refusé. Ce camouflet déchaîne la presse conservatrice et nationale libérale contre le chancelier. Le 25, le gouvernement est forcé de reconnaître que son emprunt n'a pas produit les résultats escomptés, c'est un demi-échec. Le débat budgétaire qui s'ensuit est très houleux car il préconise la levée de nouveaux impôts. De nombreux journaux se mobilisent pour conseiller la guerre aérienne en lieu et place de la guerre sous-marine à outrance. Le 26, le député socialiste Hugo Haase, en demandant une paix rapide, met le Reichstag en ébullition. La crise s'accentue toujours un peu plus quand 14 députés de la majorité quittent la salle pour ne pas voter le budget...

 

En Belgique occupée, le 3 mars est jugée et condamnée pour espionnage, l'infirmière Gabrielle Petit alors âgée de 23 ans(5). Le 12, le cardinal Mercier publie et fait lire dans les églises le "Mandement de Carême" intitulé : "A notre retour de Rome". Dans ce pamphlet il avoue : "la conviction naturelle et surnaturelle de notre victoire finale est ancrée en mon âme. Si d'ailleurs elle avait peut-être été ébranlée, les assurances que m'ont fait partager plusieurs observateurs désintéressés et attentifs de la situation générale l'eussent solidement raffermie. Nous l'emporterons n'en doutez pas, mais nous ne sommes pas au bout de nos souffrances." Von Bissing, le gouverneur allemand de la Belgique voit rouge, mais le cardinal est devenu intouchable. Rome désapprouve tout aussi violemment "le Saint-Père prie chaleureusement le cardinal de s'abstenir jusqu'à nouvel ordre de toute autre publication. Que le cardinal considère cette prière comme un précepte obligatoire si ceci est nécessaire pour apaiser sa conscience". La lecture publique s'accompagne, comme c'est devenu l'habitude, d'un tirage en Belgique. Un autre, de 50 000 exemplaires, est réalisé aux Pays-Bas. Du coup, les Allemands arrêtent l'imprimeur belge Charles Dessain, par ailleurs bourgmestre de Malines. Il est jugé et déporté en Allemagne. Le lendemain, Von Blissing ordonne la "néerlandisation" de l'université de Gand. Le 18, les professeurs Paul Fredericq et Henri Pirenne qui s'y opposent sont eux aussi arrêtés, puis déportés en Allemagne...

 

En Russie, le 26 mars, Pavel Milioukov du block des progressistes, prononce un important discours sur la question des Détroits à la Douma. Il réclame que la ville de Constantinople, quand elle sera conquise, soit annexée à la Russie. Dans le même temps, il critique la politique russe trop laxiste envers la Bulgarie. Le 31, le général Chouvaïef remplace le général Polivanof au ministère russe de la guerre...

 

En Italie, le 9 mars, Antonio Salandra, président du Conseil italien, obtient une immense majorité lors du vote de confiance à la Chambre...

 

En Suisse, le 2 mars, les colonels espions Egli et de Wattenwyll sont définitivement acquittés par le tribunal de guerre de Zurich. Le lendemain, ils sont mis en disponibilité sans solde. De temps en temps, des avions allemands survolent la ville frontière de Porrentruy dans le Jura suisse, ce qui effraye la population locale...

 

Aux USA, le 3 mars, faisant suite aux nouvelles propositions allemandes sur la guerre sous-marine, le président Wilson demande au congrès de se prononcer sur la politique à adopter. Le 5, le sénat repousse par 68 voix contre 14, la proposition des pro-germaniques de désarmer les navires de commerce. Le 9, la Chambre des représentants, par une majorité de 100 voix, confirme le vote du sénat hostile au désarmement des navires de commerce. De plus, la tentative de l'ambassadeur allemand de séduire des politiques a été largement contre productive en raidissant dans leur choix de nombreux élus...

Dans la nuit du 8 au 9 mars, le révolutionnaire mexicain Pancho Villa lance un raid de 589 Villistes contre le village étasunien de Columbus au Nouveau-Mexique. Il veut récupérer le trafiquant d'armes Samuel Ravel afin de le fusiller. Ce dernier est accusé de lui avoir vendu, contre de l'or, des munitions sabotées qui lui ont fait perdre une bataille. Pendant les combats, la plus grande partie de la ville est dévastée par un incendie accidentel. Samuel Ravel n'est pas "récupéré" car il est parti la veille à El Paso au Texas se faire soigner une rage de dent. L'attaque se solde par 7 assaillants prisonniers et 95 morts : 73 parmi les troupes de Villa, 10 civils (dont 2 Mexicains) et 8 soldats US. Les hommes de Villa repartent quand même avec un butin de 80 chevaux, 30 mulets et 300 fusils. C'est la première fois que les États-Unis sont attaqués, et le Président Wilson mortifié lance immédiatement une expédition punitive, la troisième, pour faire arrêter le révolutionnaire mexicain adoré des paysans. Le 14, le général John Pershing rentre au Mexique avec 10 000 hommes(6). Pendant 11 mois il parcourt presque tous les déserts du pays sans jamais trouver le plus célèbre des Mexicains. Ce dernier s'est caché dans une grotte de la Sierra Tarahumara après avoir été blessé par une balle au genou. Finalement Pershing rentrera aux USA le 17 février 1917 pour préparer activement la force expéditionnaire qui va partir en guerre contre l'Allemagne dont il prendra le commandant...

Le 27, suite au torpillage du paquebot français Sussex dans la Manche, le gouvernement prescrit une enquête minutieuse sur les derniers torpillages…

 

Au Portugal, depuis plusieurs mois le pays souffre de la guerre sous-marine menée par les Allemands contre ses navires de commerce qui approvisionnent la Grande-Bretagne, son principal client. En répondant favorablement aux Britanniques pour la confiscation des navires de commerce allemands dans ses ports, l'Allemagne lui déclare la guerre le 9 mars. Le lendemain, un gouvernement d’Union sacrée est organisé avec pour mission de préparer un corps expéditionnaire et de renforcer les troupes qui combattent en Afrique...

 

En Chine, devant l’opposition du parti nationaliste chinois Guomindang, des autres chefs militaires et des puissances étrangères, Yuan Shikai, qui s'était autoproclamé empereur à vie le 12 décembre 1915, se désiste en faveur de la république le 22 mars...

 

Dans le monde des arts, des lettres et des sciences, la revue Annalen der Physik n°49(7), dans son édition de mars, publie la théorie de la relativité générale du visionnaire Albert Einstein. Cette théorie unificatrice a déjà été présentée le 25 novembre 1915 à l'académie de Prusse par ce physicien, antimilitariste, qui commence à avoir une grande notoriété chez les scientifiques. Le 4 mars au Canada, le théâtre Saint-Denis ouvre ses portes au cœur du quartier latin dans la ville de Montréal. Fondé par une compagnie montréalaise d’investissement, il se consacre à la présentation de vaudevilles et de films muets. Avec sa capacité de 3 000 places, c'est la plus grande salle de spectacle du pays. Le même jour, Franz Marc, l'un des principaux représentants de l'expressionnisme allemand, est tué à Braquis près de Verdun à l'âge de 36 ans. Le 5, sort le film de Charles Swickard et Clifford Smith, Hell's Hinges (Le Justicier). Le film est sans intérêt, mais il a une grande valeur documentaire grâce à d'authentiques images de villes situées dans l'ouest des USA. Le 19, le peintre russe Vassili Sourikov, célèbre pour ses toiles aux dimensions hors du commun, s'éteint à Moscou à l'âge de 68 ans. Le 20, c'est la naissance à Vincennes (Val-de-Marne) de Pierre Messmer, futur premier ministre de la France († 29 août 2007). Le 24, le pianiste et compositeur espagnol Enrique Granados qui fait le trajet de Londres à Barcelone avec son épouse, est victime du torpillage du Sussex dans la Manche. Il réussit à rejoindre un canot de sauvetage mais, apercevant sa femme qui se noie, il plonge pour la secourir. Tous deux disparaissent, il avait 48 ans...

 

Sur le front en France, Verdun. Après la surprise du 21 février et les inévitables tâtonnements des premiers jours, la défense française s'organise. Le général Pétain en est le chef incontesté et, fantassin de formation, il n'ignore pas que "le feu tue", d'ailleurs il le répète sans cesse. Pour lui, la progression de l'infanterie doit s'effectuer avec l’appui de l’artillerie et, économe des efforts de ses hommes, il veille à adoucir au maximum la dureté des épreuves pour les soldats. Il y gagnera une réputation dont il saura en user par la suite...

Dans un premier temps, Pétain réorganise la défense. Elle s’articule en quatre groupements, deux sur la rive droite de la Meuse : au nord et au nord-ouest de la ville de Verdun, les deux autres sur la rive gauche du fleuve, au nord-est le secteur qui a subi l'assaut du 21 février et, au sud-est, le secteur plus "calme" des Hauts-de-Meuse et de la plaine de la Woëvre. Chaque groupement est commandé par un général, il possède une artillerie de proximité renforcée dans la mesure des disponibilités pour couvrir les unités en ligne. Les forts encore français sont rapidement réarmés...

Pour ménager ses troupes et avoir constamment des soldats au maximum de leurs capacités, il impose "Le Tourniquet" : un relais régulier des troupes pour la défense de Verdun. En juillet 1916, 70 des 95 divisions françaises métropolitaines auront participé à la bataille(8)...

Dans un second temps, il réorganise la logistique et utilise toutes les infrastructures disponibles au maximum de leurs possibilités. La Route, qui ne s'appelle pas encore La Voie Sacrée, fait l'objet de soins attentifs (voir mon site de février 1916). D'ailleurs, malgré les conditions météo défavorables avec le gel, la neige, puis le dégel et la pluie, 3 000 camions y circulent, soit un toutes les quinze secondes. Quatre-vingt-dix-mille hommes et 50 000 tonnes de munitions sont transportés chaque semaine. Le Meusien, la voie ferrée métrique, est exploitée au départ avec le matériel roulant d'origine. Comme cela est loin de suffire, l'armée transfère sur place du matériel adapté -locomotives, voitures et wagons- de toute la France. Alors que le réseau n'est pas dimensionné pour absorber un tel trafic, aucun accident ne sera à déplorer pendant ces 10 mois cruciaux. Dans le même temps, les sapeurs construisent une nouvelle voie de chemin de fer à gabarit normal pour dédoubler la ligne Sainte-Menehould à Verdun constamment sous le feu des Allemands...

Ensuite Pétain réorganise l’artillerie, les canons lourds restants sont regroupés en batteries en des points faciles à alimenter. Cette artillerie sera étoffée en permanence pendant toute la bataille. Un groupement autonome de commandement est créé et il est directement placé sous ses ordres. Cela permet de concentrer les feux très rapidement sur les points les plus menacés...

Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'aviation intervient de manière coordonnée avec la situation terrestre. Plusieurs escadrilles, les meilleures, sont uniquement chargées de la défense de La Route. Malgré sa faiblesse momentanée, elle arrive à se réorganiser pour redonner "une vue d'ensemble" à Pétain qui s'était plaint de cécité "Je suis aveugle, dégagez le ciel et éclairez-moi" leur avait-il dit...

Toutes ces décisions, par leur efficacité immédiate, remontent le moral des poilus. Malgré cela, les conditions de souffrance individuelle ne changent guère, Verdun est un enfer, et il le restera tout au long de la bataille...

Au premier mars, malgré une profusion de munitions et de violents assauts, les Allemands n'ont conquis que 4 kilomètres de terrain en profondeur dans le secteur nord-est, près de la ville de Douaumont et du fort de Vaux. Le Kronprinz supplie Falkenhayn d’attaquer la rive gauche pour faire taire les gros canons français qui malmènent les premières lignes et empêchent les attaques de se développer...

Le 2 mars, le régiment du capitaine Charles de Gaulle est attaqué en défendant le village de Douaumont. Sa compagnie est mise à mal au cours du combat et les survivants sont encerclés. Tentant alors une percée, il est obligé, de par la violence du combat, à sauter dans un trou d'obus pour se protéger, mais des Allemands le suivent et le blessent à la cuisse gauche d'un coup de baïonnette. Capturé par les troupes allemandes, il est soigné et interné(9)...

Le 6 mars, les Allemands attaquent avec violence le secteur nord vers la Côte 304, autour du Mort-Homme, du bois de Cumières et du bois des Corbeaux. Le lendemain, une autre puissante attaque commence sur la rive droite à partir de Douaumont. Elle se développe vers le fort de Vaux, de la Côte du Poivre et d’Avocourt. Sur ce secteur, les forts de Souville, de Thiaumont et de Froideterre permettent à l'armée française de s'accrocher sur la dernière position haute dominant la préfecture de la Meuse(10). Jusqu'au 16 mars, le village de Fleury-devant-Douaumont(11) est le théâtre de combats particulièrement intenses, il est pris et repris seize fois. Le 8, une farouche contre-attaque française reprend aux Allemands le bois des Corbeaux sur la rive gauche. Pendant deux jours, les poilus arrivent à tenir, ils progressent même en occupant la corne nord-est du bois de Cumières. Mais, assaillis par une division ennemie toute entière, ils sont contraints de reculer…

Toujours le 8, côté rive droite, après un déluge d'obus asphyxiants, les Allemands lancent une attaque sur le bois de la Caillette et le vallon de Vaux. Mais ni le village de Vaux, encore moins le fort, ne sont conquis. Le lendemain, l'état-major allemand publie par un radiotélégramme à destination du monde entier son fameux communiqué "Les 6ème et 19ème régiments de réserve de Posen, sous la direction du général d'infanterie von Guretzki Cornites, ont emporté d'assaut le fort cuirassé de Vaux, ainsi que de nombreuses fortifications voisines, par une brillante attaque de nuit". Sur le terrain, c'est vraiment autre chose. En effet si les Allemands tiennent fermement les pentes abruptes à l'est du fort, chaque nouvel assaut est un échec, tant les Français s'accrochent au terrain et déciment les assaillants à la mitrailleuse. La première ceinture de barbelé du fort est toujours intacte. Les jours suivants, malgré la neige et la boue glacée, Falkenhayn lance de nouveaux assauts, tous impuissants, mais il fallait bien justifier le message de victoire. Au final, pour masquer son échec, il publie un nouveau communiqué où il déclare que les Français ont repris le fort, alors qu'ils n'en sont jamais partis. Les régiments d'assaut sont réduits à quelques dizaines hommes encore valides qui occupent des emplacements jonchés de cadavres au milieu des gravats des deux villages entièrement rasés, Forges et Regniéville, ainsi que la moitié du village de Vaux...

Côté rive gauche, le 20 mars, une division bavaroise investit la Côte 304 qui couvrait de son feu le Mort-Homme. Mais, si la progression allemande est réelle -le village de Malancourt est pris le 31 mars- elle est presque insignifiante tant les canons lourds français rendent maintenant coup pour coup. Malgré ce maigre succès, loin de correspondre aux prévisions, l’offensive générale allemande sur les deux rives de la Meuse est maintenant arrêtée par les Français. Il faudra attendre mai-juin pour que de nouvelles offensives germaniques se développent…

Jusqu'au 9 avril la bataille fait rage avec une violence cataclysmique. Le saillant de Verdun se transforme en une innommable boucherie où la sauvagerie humaine dépasse, et de loin, toute comparaison animale. Le fer, le feu et la boue forment la triade infernale composant la vie des combattants, autant celle du "Poilu" que celle du "Feldgrau". Verdun c'est l'Enfer !!! Les hommes y connaissent toutes les souffrances, ils font preuve tout à la fois de courage, de désespoir, de sacrifice et d’abnégation. Cela n'atténue en rien le carnage. De nombreuses unités, dans les deux camps, doivent être entièrement reconstituées à plusieurs reprises, certaines disparaissent. Cette "bataille dans la bataille" transforme en un désert minéral jonché de cadavres quelques dizaines de kilomètres carrés qui sont détruits à jamais...

Presque tous les jours, Pétain réclame des renforts à Joffre. Mais ce dernier, et l'ensemble des officiers du Grand Quartier Général, privilégient toujours la future offensive sur la Somme. Ils considèrent que Verdun est un front secondaire, peu digne d'intérêt. Cela fait dire à Pétain "Le GQG me donne plus de mal que les Boches"...

Le 10 avril, dans son ordre du jour n°94, Pétain écrit "...Les assauts furieux des armées du Kronprinz ont partout été brisés. Courage… on les aura !"(12). Ce bel optimisme va être repris comme un leitmotiv par l'ensemble des poilus et aussi par le peuple de France…

 

Sur le reste du front en France, la bataille de Verdun ne ralentit pas les autres opérations militaires. Les bombardements d'artillerie sont quasi permanents. Du 1er au 11 mars, une vague de froid s'abat sur les tranchées. Il fait -9° à Belfort et Besançon, -14° à Pontarlier et -22° dans le centre du Jura. Même si le temps est un peu plus clément près de la Manche, tous les soldats souffrent le martyr à l'extérieur. Hormis le secteur de Verdun où c'est l'hécatombe, les pieds gelés font autant de blessés que les balles des fusils...

On note une plus grande intensité des actions guerrières au grand nord de Verdun, en Argonne et en Champagne, ainsi que dans la plaine de la Woëvre jusqu'à la vallée de la Moselle. Le secteur sud de l'Alsace est tout aussi actif. Les mines ne cessent de faire des entonnoirs et les combattants s'entretuent toujours pour les occuper...

 

Dans la guerre maritime, le 9 mars, au cap de La Hève près du Havre, le paquebot-mixte français Louisiane est coulé par 3 torpilles, lancées sans avertissement, par le U-18, un marin disparaît en mer. Il revenait de La Nouvelle-Orléans, via Newport, avec ses cales remplies de coton,. Peu après, le trois-mâts norvégien Silius, qui est à l'ancre dans le port du Havre est torpillé par le même sous-marin. Il est chargé d'orge en provenance de New-York et l'explosion le coupe en deux. Trois marins norvégiens sont tués, dont le capitaine, sept matelots étasuniens sont blessés. Le reste de l'équipage est secouru par le torpilleur français n°268. Quelques heures après, à quelques kilomètres de là, au large de Boulogne, le vapeur britannique Harmatris croise la route du U-18, ce qui lui sera fatal. L’équipage, composé de 40 hommes, parvient à mettre les chaloupes à la mer, mais 5 marins périssent. Le 12 mars dans la Méditerranée, le petit sous-marin allemand mouilleur de mines UC-12 appareille de Cattaro au Monténégro pour une opération de minage devant le port de Tarente en Italie, il ne reviendra pas de cette mission(13)...

Le 17 mars à 8h30, près du port géorgien de Batoumi, au cap Pathie à l'extrême est de la mer Noire, le navire hôpital franco-russe Le Portugal est attaqué par le U-33. Deux torpilles sont lancées à faible distance, la seconde atteint la salle des machines, et le navire coule en moins d'une minute Ce navire français, un ancien des Messageries Maritimes de Marseille, a une drôle d'histoire. En octobre 1914, il se retrouve bloqué en mer Noire par la fermeture des détroits. Le 29 octobre 1914, il est bombardé à Odessa par des torpilleurs turcs, 2 matelots sont tués. Il est alors mis à disposition du gouvernement russe qui le transforme en navire hôpital pouvant recevoir 800 blessés. Son équipage est composite, les matelots sont français, le personnel médical est russe, dont de nombreuses sœurs de la charité. Peint en blanc, bardés d'énormes croix rouges à la proue et aux flancs, il est signalé comme navire-hôpital à tous les belligérants. Ce torpillage qui transgresse toutes les lois de la guerre, met le monde en émoi. La Croix-Rouge internationale proteste avec énergie contre cet acte "épouvantable constituant une grande infraction à la Convention de La Haye de 1907". Sur les 273 personnes à bord, 115 périssent, dont 19 français. Le pavillon du navire est sauvé par un marin russe. Placé dans un coffret artistique fabriqué par un paysan du lieu, il est envoyé au gouvernement français qui le remet aux Messageries Maritimes. Le capitaine du U-38, Konrad Gansser, se défend en prétextant qu'il a pris ce navire pour un transport militaire russe, ce qui justifie pour lui, son torpillage sans avertissement. Son nom figurera sur la liste britannique des criminels de guerre, mais il ne sera pas reconnu coupable...

 

 

A Verdun, section de mitrailleurs harassés

A Verdun, cadavre allemand abandonné sur le champ de batille

A Verdun, mitrailleuse allemande en position

Pancho Villa au milieu de ses partisans

A Verdun, canon lourd allemand sommairement camouflé et sous la neige

A Verdun, attaque allemande franchissant des barbelés dans un paysage enneigé

A Verdun, porteurs de soupe au poste d’approvisionnement

Femme "crieuse publique" quelque part en France

Par décalage pour son édition, c’est l’Écho de mai 1916 qui relate les événements de mars et début avril...

Volontaires US de l’escadrille La Fayette, à l’extrême gauche Eugène-Jacques Bullard

Reconstruction du fort austro-hongrois de Pozzacchio par les Italiens

A Verdun, prisonniers allemands à l’interrogatoire

Terrain d'aviation de l’escadrille V90 à Samli près de Salonique

Soldats US à Columbus pendant l’assaut des Villistes

École de rééducation des mutilés à Grignon dans les Yvelines

Sous-marin allemand U-73 à Cattaro dans la mer Adriatique

Tous mes remerciements à toutes celles et ceux qui m’ont aidé dans ces tâches de reconstitution de notre patrimoine barbentanais : prêt de brochures, de photos, des Écho de Barbentane, aide, corrections et autres…

Guy

Revue scientifique dans laquelle Albert Einstein publie sa théorie de la relativité générale

A Verdun, attaque française à Vaux

Columbus à moitié en ruine après l’incendie accidentel qui a ravagé la ville

Soldats français dans le massif vosgien recouvert de neige

Le fort de Vaux avant la bataille

 

La Route avec son trafic constant

Le sous-marin italien F1 dans le port de Tarente

Soldats indiens encerclés à Kut-El-Amara pendant une attaque aérienne

L’Écho de Barbentane de mai 1916

(1) Ces deux dernières phrases sont extraites de "Témoignages de poilus".

(2) A 69 ans, Joseph Gallieni meurt le 27 mai 1916 des suites de deux interventions chirurgicales à la prostate. Après des funérailles nationales, et conformément à ses dernières volontés, il est inhumé auprès de son épouse au cimetière de Saint-Raphaël dans le Var. Il sera élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume le 7 mai 1921.

(3) A son origine, l'escadrille n°124 compte 42 aviateurs US volontaires et 4 Français pour leur encadrement. Elle est financée par des étasuniens francophiles, tels que Norman Prince, le fils d'une famille de riches industriels habitant Pau au pied des Pyrénées. Puis, avec un plus grand nombre de volontaires, son nom devient le Corps d'Aviation La Fayette dans lequel 209 aviateurs serviront. Parmi ceux-ci : Kiffin Rockwell, Norman Prince, Raoul Lufbery et Eugène-Jacques Bullard (premier et unique pilote de chasse noir de la Première Guerre mondiale). En 1917, lors de l'entrée en guerre des USA, de nombreux pilotes de l'escadrille La Fayette rejoignent l’armée de l’Air US. Elle refuse d'incorporer Bullard à cause de la couleur de sa peau.

(4) En 1912, Karl Liebknecht publie un livre violemment antimilitariste dans lequel il préconise la guerre contre les bourgeois allemands plutôt qu'envers les prolétaires français. Ce livre lui vaut un procès où il écope d'une peine de prison de 18 mois, durant laquelle il est quand même élu député au Reichstag. Il cofonde avec Rosa Luxemburg la Ligue spartakiste (noms de signatures d'écrits interdits "La Lettre de Spartakus"), puis le Parti communiste d'Allemagne (KPD). Deux semaines après la formation de celui-ci, ils sont assassinés lors de la répression de l'insurrection de Berlin le 15 janvier 1919.

(5) En août 1914, dès les premiers combats, son fiancé, Maurice Gobert, est blessé, puis fait prisonnier. Il s'évade, et Gabrielle Petit le rejoint en Grande-Bretagne. Elle est de retour à Bruxelles à la fin de juillet 1915, après une formation rapide à l'espionnage. Elle recueille, puis transmet aux états-majors alliés les positions ainsi que les mouvements des troupes ennemies dans le secteur de Maubeuge et de Lille. Elle est arrêtée une première fois par la police secrète allemande. Faute de preuves, elle est libérée. Elle prend alors une fausse identité est devient Gabrielle Legrand, tout en poursuivant ses activités illégales. Elle est de nouveau arrêtée en janvier 1916.

(6)°Dans cette campagne, connue sous le nom "d'expédition punitive", Pershing capture 33 soldats de Pancho Villa. Comme ils refusent de dire où est leur chef, ils sont internés dans la prison de Deming au Nouveau-Mexique et privés de nourriture. Au bout de trois semaines, quatre d'entre eux meurent de faim. Les autres ne doivent leur salut qu'à un avocat US qui alerte la communauté mexicaine du lieu afin de leur porter secours. Durant cette expédition de 11 mois "d'avale poussière", pour la première fois en partie mécanisée et appuyée par de l'aviation, deux jeunes lieutenants sont remarqués. Le premier se nomme Dwight Eisenhower et le second George Patton.

(7) Annalen der Physik est la plus ancienne revue scientifique de physique, elle est publiée à Berlin depuis 1790. C'est une revue à comité de lecture qui édite des articles en anglais dans tous les domaines liés à la physique.

(8) A Verdun, le renouvellement des troupes est tel, que chaque famille française a au moins un, souvent plusieurs, ascendants qui ont participé un temps à la bataille.

(9) Après une tentative d'évasion manquée à Osnabrück, de Gaulle est transféré au fort d'Ingolstadt, en Bavière, un camp de représailles destiné aux officiers prisonniers remuants. Il y croise le futur général Georges Catroux, l'aviateur Roland Garros, le journaliste Rémy Roure, l'éditeur Berger-Levrault et le futur maréchal soviétique Mikhaïl Toukhatchevski. Un "lamentable exil", c'est en ces termes qu'il décrit à sa mère son sort de captif. Pour tromper l'ennui, de Gaulle organise pour ses compagnons de captivité des exposés magistraux sur l'état de la guerre qui se déroule en Europe. Au cours de sa détention de trente-deux mois dans une dizaine de camps différents (Osnabruck, Neisse, Sczuczyn, Ingolstadt, forteresse de Rosenberg, prison militaire de Passau, camps de Wülzburg et de Magdebourg) il tente de s'évader à cinq reprises, sans succès. Il est libéré après l'armistice du 11 novembre 1918 et retrouve les siens le mois suivant. De ces deux ans et demi de captivité, il garde un souvenir amer, estimant être un "revenant", un soldat inutile qui n'a servi à rien. Toutefois, il reçoit la croix de Chevalier de la Légion d'honneur, le 23 juillet 1919, et la croix de guerre 1914-1918 avec étoile de bronze.

(10) Le fort de Souville est aujourd'hui totalement en ruine, celui de Thiaumont a complètement disparu. L'ouvrage de Froideterre reste celui qui a le mieux résisté, bien que les différents organes du fort ne soient pas reliés entre eux par des souterrains.

(11) Liste des 9 villages martyrs du secteur de Verdun avec, entre parenthèses, leur nombre d'habitants au recensement de 1911 : Beaumont-en-Verdunois (186) ; Bezonvaux (149) ; Cumières-le-Mort-Homme (205) ; Douaumont (288) ; Fleury-devant-Douaumont (422) ; Haumont-près-Samogneux (131) ; Louvemont-Côte-du-Poivre (183) ; Ornes (718) et Vaux-devant-Damloup, dit Vaux (287). Aujourd'hui, ces neuf communes sont toutes adhérentes à la Communauté d'agglomérations du Grand Verdun et toutes ont un maire qui gère les affaires courantes. En l'absence totale d'habitants, il est désigné par la préfecture.

(12) Voici l'ordre du jour exact n°94 du 10 avril 1916 adressé par Pétain à la II Armée : "Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armées ; les assauts furieux des armées du Kronprinz ont été partout brisés. Fantassins, artilleurs, sapeurs, aviateurs de la II Armée ont rivalisé d'héroïsme. Honneur à tous ! Les Allemands attaqueront sans doute encore, que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu'hier. Courage ! On les aura !"

(13) Le sous-marin UC-12 n'a pas sauté sur une mine italienne comme on le pense alors mais sur l'une des siennes. Sur les 12 mines emportées, les plongeurs italiens en relevèrent 8 ; deux se trouvent encore dans les puits de mouillage de l'UC. Les 15 hommes d'équipage sont tués dans l'explosion. Repêché par les Italiens, le petit sous-marin est remis en état et sert ensuite sous pavillon italien avec le n°X-1. Il sera ferraillé en 1919.

(14) Les Q-ships (navires-Q) sont des bâtiments marchands de petites taille qui naviguent près des côtes. On espère seulement que les sous-marins ennemis ne seront pas tentés de gaspiller une torpille pour les couler. Ils dissimulent pourtant des armes lourdes, mortelles pour ces derniers. Ils seront très utilisés pendant les deux guerres mondiales.

(15) Parmi les morts du Sussex figurent le célèbre compositeur espagnol Enrique Granados et son épouse Amparo, ainsi que le joueur de tennis colombien Manliff Goodbody. Plusieurs passagers étatsuniens sont blessés, mais aucun n'est tué. Malgré ce fait, l'opinion publique aux USA est fortement choquée, provoquant des échanges tendus entre les gouvernements étasuniens et allemands. En 1920, le navire est réparé en France puis vendu à la compagnie chypriote Demetriades. Il devient l'Aghia Sophia. Il est détruit par un incendie en 1921.

(16) Il se trouve qu'une femme, Maria Botchkareva, participe aux batailles du lac Narotch. Le fait que cette femme puisse combattre au milieu d'une troupe entièrement masculine est exceptionnel pour l'époque. D'autre part, sa description du no man's land exprime avec force l'atrocité du combat vécu par tant de soldats. Celle qui est alors surnommée "Yashka" réalise lors de cette vaste offensive des actes de bravoure qui lui valent l'estime de tous, notamment en se portant volontaire pour retirer des blessés de la "zone de morts". On reparlera d'elle plus tard.

(17) Durant le génocide en 1915, 10 000 arméniens ont été massacrés dans la région de Trébizonde (maintenant Trabzon). Entre 1916 et 1923, un nouveau génocide, celui des Grecs du Pont fera entre 350 000 et 360 000 morts en ce même endroit. Les survivants se réfugieront en Russie impériale et les rares Grecs restés sur place seront expulsés vers la Grèce à la suite de la signature du traité de Lausanne en 1923. Enver Pacha aurait déclaré en 1915 qu’il voulait "résoudre le problème grec…de la même façon qu’il pensait avoir résolu le problème arménien". Cette région est maintenant devenue le berceau de tous les extrémismes religieux musulmans du pays.

(18) Bien que cela ne soit pas précisé, par pudeur sûrement, sa prostate est en cause.

(19) François Bruzzone est porté mort en 1915 sur le Monument aux Morts et en 1916 sur le nécrologe qui est dans l'église.

(20) Sa mère est Paule de Puget du Réal de Barbentane. Une partie de la correspondance de Louis-Marie de Bigault de Granrut figure sur un site dédié, cliquez-ici

(21) Charles Ayme est le plus jeune des fils d'Isidore Ayme, un commerçant d'origine barbentanaise qui tient la grande quincaillerie située dans la rue de la République à Saint-Etienne dans le département de la Loire. Son fils André est lieutenant et son gendre, Antoine, est capitaine dans le génie.

L’avant du Sussex arrachée après son torpillage par le U-29 dans la Manche

Étapes successives de la bataille de Verdun du 21 février au 19 décembre 1916