BARBENTANE

en Janvier 1918

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Sur les Fronts des Combats.

Conseil Supérieur de la Guerre. Après une mise en place très laborieuse qui a demandé des mois de discussions, il commence à fonctionner. Dans sa note du 1er janvier, le général Ferdinand Foch expose au Conseil un plan de campagne pour le printemps. Convaincu d'une future offensive allemande, il demande la constitution d'une grande réserve parmi les troupes alliées installées en France afin de pouvoir la diriger rapidement là où la percée aura lieu. Elle aura aussi l'avantage de mettre à l'abri des immanquables préparations d'artillerie un nombre important de soldats qui seront alors dans les meilleures dispositions pour contre-attaquer. Le 19, la session du Conseil adopte un projet d'action militaire pour 1918 contenant, en annexe, le plan de campagne établi par le général Foch. En Grande-Bretagne, le chef du Grand Quartier Général, le général William Robertson est furieux car ce projet prévoit de mettre à la disposition du Conseil des troupes britanniques, ce qu'il conteste car pour lui, seul des Britanniques peuvent commander à des Britanniques. A la réunion de Compiègne le 24, les généraux Philippe Pétain et Douglas Haig sont hostiles à la réserve réclamée par Ferdinand Foch. Le général John Pershing reste réservé, mais pas opposé, de toute façon le plus gros de ses troupes est toujours aux USA, même pas en France et encore moins sur le front. A Versailles le 30, à la 3ème session du Conseil supérieur de la Guerre sous la présidence de Clémenceau, on décide finalement la création de la réserve générale réclamée par Foch...

Sur le Front en France et en Belgique. Il fait froid, très froid même par endroit. Tous les soldats alliés, bien moins protégés que les Allemands dans des abris parfois chauffés, souffrent énormément des conditions atmosphériques. Mais, le sol gelé, est propice aux attaques, surtout dans les Flandres où la boue de l'automne a sérieusement réduit les opérations militaires. Alors pendant tout le mois, à part dans les Vosges où les conditions ne le permettent vraiment pas, les coups de mains ne cessent jamais. Pour tester leur valeur, les Allemands attaquent régulièrement les soldats portugais qui tiennent maintenant un bout de front dans la vallée de la Lys, ils tiennent bon. Les duels d'artillerie redoublent d'intensité. Les culasses des canons ne refroidissent guère. Mais tout cela pour rien, aucune n'attaque d'envergure n'a lieu. Qu'ils soient Français, Belges, Britanniques ou Allemands, les officiers lancent des attaques uniquement pour éviter que les hommes s'engourdissent et n'attrape le cafard...

Le seul fait vraiment marquant du mois, c'est le 7 janvier quand, dans une attaque minutieusement préparée, les Français enlèvent le saillant du Renard dans le secteur de Flirey en Lorraine, entre Saint-Mihiel et Pont-à-Mousson. Ils font 200 prisonniers, et détruisent 30 abris allemands...

Dans la Guerre Aérienne. A part le premier vol d'un hydravion d'entrainement pour les pilotes US, l'Aéromarine 40 largement inspirée du Curtiss F, aucune autre nouveauté n'est réalisée dans l'industrie aéronautique. Seuls les pilotes encore en vie prennent toujours plus d'expérience. Dans le ciel de France, l'arrivée des pilotes US se fait au compte-gouttes par carence d'avions que seuls les Européens construisent, mais la production se fait toujours au ralenti par manque de personnel qualifié. A noter quand même que, mensuellement, les Alliés produisent plus du double d'avions que ce que les Allemands peuvent le faire et pour les pilotes, c'est pire. A chaque nouveau pilote allemand qui arrive dans une escadrille, les Alliés en mettent 3 dans un cockpit. A une question à l'Assemblée Nationale, le ministre de la Guerre Clémenceau répondra qu'il ne peut former que 2 000 pilotes par mois alors que la liste d'attente est longue de plus de 10 000 candidats. Ce déséquilibre, déjà patent en janvier, va s'accélérer au fil des mois et l'Allemagne finira la guerre complètement submergée par la supériorité aérienne des Alliés…

En Allemagne le général Alfred Keller qui a passé plusieurs mois à réorganiser les escadrilles de bombardiers en prend le commandement. Il projette de mener des attaques de nuit sur Londres et Paris afin de semer la terreur parmi les populations civiles. Cela va obliger les défenses antiaériennes franco-britanniques à se réorganiser pour protéger leurs capitales...

Toutes les fois que la météo le permet, les bombardiers prennent l'air pour des missions parfois lointaines. Pour empêcher les raids de Gothas sur la Grande-Bretagne, les Britanniques prennent le parti systématique d'aller bombarder tous les terrains d'aviations du nord de la France et ceux installés en Belgique occupée. Mais les Allemands retirent leurs précieux Gothas plus profondément dans le pays pour les mettre à l'abri et ne les repositionnent sur les aérodromes vulnérables qu'au dernier moment, juste avant d'effectuer un raid. Plus au sud, en Lorraine, la vallée de la Fensch aux centaines d'usines reste une cible de choix pour les bombardiers français. D'Homécourt jusqu'à Hagendingen (maintenant Hagondange), pas besoin de viser juste vu que les usines, des aciéries, se touchent presque toutes et que les convertisseurs Bessemer illuminent les nuits…

Le 5 janvier, des hydravions britanniques attaquent les hangars de Zeppelins du nord de la France, en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne. Le L-46, le L-51 et le L-58 sont détruits dans leurs abris de tôle. Le 9, dans un combat aérien au-dessus de la Belgique, l'as allemand, le lieutenant Max Ritter von Müller crédité de 32 victoires, est tué au combat par l'un des trois pilotes britanniques, les capitaines Frank Soden, Robert Chidlaw-Roberts ainsi que le lieutenant Henry Somerville, qui l'ont pris pour cible. Le 14 Janvier, des aviateurs français et britanniques bombardent les positions allemandes de Longuyon, Thionville, Metz et Karlsruhe dans un raid de plus de 200 appareils...

Début janvier, l'as allemand le lieutenant Hans Kummetz qui commande une escadrille en Italie est mécontent de son Albatros qu'il juge trop inférieur aux Camel britanniques. Le 11, il affronte deux Camel et il se fait descendre par le lieutenant australien Henry Theodore Thompson au-dessus de Conegliano...

Le 17, les Allemands bombardent le port de Yarmouth sur la côte est de la Grande-Bretagne, ils ne font quasiment pas de dégâts, mais tuent 4 personnes. Le 24 les franco-britanniques récidivent en prenant pour cible les aciéries de Thionville, les installations ferroviaires de Sarrebourg et les usines chimiques de Mannheim. Le 25, l'encore sous-lieutenant René Fonck abat son vingtième appareil ennemi. En tant que pilote de chasse, il a mis au point une technique de combat qui consiste à surprendre l'adversaire, lui porter un coup décisif au plus près et avec un minimum de munitions, puis de se soustraire à sa riposte. Comme c'est un tireur d'élite, il n'hésite pas à viser le pilote plutôt que son avion, ce qui conduit, en cas de tir réussi, à la perte définitive de l'appareil. Sa forme physique, entretenue par une bonne hygiène de vie, lui permet de supporter facilement les contraintes des longs vols en altitude et le stress des combats. Précautionneux et avec l'aide de ses mécaniciens, il ne cesse d'améliorer ses appareils. Il finira la guerre comme l'as des as de toute l'aviation de guerre avec 75 victoires homologuées, mais son bilan personnel est plus proche de 142 avions ennemis abattus(4). Le 28, en réplique aux bombardements franco-britanniques, les Allemands bombardent Londres où ils font 67 morts et 166 blessés puis Paris le 30 où 28 Gothas lâchent 14 tonnes de bombes. Ce dernier raid touche plus de 40 rues de la capitale, tue 47 personnes et en blesse 207(5). Par contre, si ces raids impressionnent les populations, sur le plan militaire ils sont quasi nuls, un seul canon avec quelques obus aurait été tout autant efficace. Mais encore aucun canon ne peut tirer aussi loin, du moins pour l'instant…

Dans la Guerre Maritime. En janvier 1918, les U-Boote touchent 185 navires, 168 sont coulés et 17 endommagés. Comme toujours, les britanniques sont les premiers à payer avec 91 navires touchés, suivis de 25 italiens, 22 français, 9 norvégiens, 7 belges, 6 grecs, 5 hollandais, 4 suédois, 3 danois, 3 portugais, 3 russes, 3 espagnols, 2 étasuniens et 1 argentin. Les Stratèges US s'inquiètent des pertes causés par les U-Boote. Ils ne cessent de faire des remontrances à l'amiral William Sims, responsable de la flotte US en Europe, qui en accord avec l'amirauté britannique, accorde plus d'importance aux convois de marchandises qu'à la protection des convois de troupes dont il mise sur la vitesse pour pouvoir se soustraire aux U-Boote...

Le 1er janvier, le cargo Egyptian Transport est endommagé près de Bône en Algérie par l'UB-50, 5 matelots sont tués. Le 2 à 4h20, le vapeur britannique Gallier qui se dirige vers Barry est torpillé par l'U-95 dès son entrée dans l'Atlantique, ses 36 hommes d’équipage sont repêchés peu après par le chalutier Reeve. Le 3, le patrouilleur britannique Blackwhale coule victime d'une mine en mer du Nord, lors de l'explosion 12 marins sont tués. Le 3 encore, le charbonnier britannique Gartland qui se dirige vers Gibraltar est torpillé par l'UB-30 dans la Manche, 2 matelots sont tués par l'explosion, le reste de l'équipage est secouru par le vapeur Nunima. A proximité de là, l'UC-75 qui rentre par la Manche après une campagne de mouillage de mines dans la mer d’Irlande, torpille le vapeur norvégien Asborg. Le 4, le navire hôpital britannique Rewa qui rentre de Grèce via Malte avec 279 blessés à bord est torpillé par l'U-55 dans le canal de Bristol à l'ouest de la Grande-Bretagne. Il met deux heures pour couler ce qui permet le sauvetage de tous les blessés par des patrouilleurs qui arrivent en grand nombre. Lors de l'explosion initiale, 4 marins sont tués. Malgré tous les signes distinctifs afférant à ce genre de bâtiment et l'inspection faite par des officiers espagnols à Gibraltar, l'U-55 n'a pas hésité à le torpiller. Son commandant, Wilhelm Werner au lourd passé de criminel de guerre, sera jugé et condamné mais jamais inquiété. Au même moment, l'UC-75 s’en prend à une flottille de pêche britannique dans la Baie de Lyme dans la Manche. Il coule au canon et successivement le Day Spring, le Gratitude et le Varuna sans faire de tué. Le 4 encore vers 20h25, alors qu'il remorque le voilier français Aralia, le dragueur auxiliaire Goéland II est attaqué au canon par l'U-93 à l'entrée ouest de la Manche. Il se défend vaillamment, mais au cours de la bataille, le dragueur est touché à mort. Sur les 20 marins à bord, 2 sont tués et 5 sont portés disparus, dont son commandant Jean Corre(6), les 13 rescapés sont récupérés par le patrouilleur Orve. L'Aralia qui dès le début de l'affrontement a mis les voiles vers la haute mer, sera plus tard attaqué par l'U-93, mais sans dégâts. Le 5 dans l'après-midi, le vapeur britannique quasi neuf, War Baron, est torpillé par l'U-55 en mer d'Irlande, 2 hommes d'équipage disparaissent avec le navire. Près de Boulogne, le vapeur britannique Glenarm Head est torpillé l'UB-30, son capitaine et un matelot sont tués. Le 5, un convoi de 15 vapeurs charbonniers partent de Brest vers Quiberon, ils sont escortés par les patrouilleurs US Wanderer et Vedette. Vers 23h30 l'Henri le Cour est torpillé par l'U-93, il coule en quelques minutes, 5 marins sont portés disparus et les 26 rescapés seront secourus par les vedettes US. Dans sa remontée de la Manche, l'UC-75 torpille le vapeur britannique Iolanthe chargé de camions et de foin. Dès les premières minutes du lendemain, le terrible sous-marin attaque au canon le vapeur britannique Arca qui parvient à s'enfuir. Le 6 vers 1h15, la vapeur danois Dagny est torpillé par l'U-93 il, coule en 2 minutes, 2 marins sont portés disparus. A 1h55, le vapeur grec Kanaris est lui aussi touché à mort par une torpille de l'U-93, ses 32 hommes d'équipage tous saufs parviendront à rejoindre la côte à bord d'une baleinière. Le 6 à 12h15, le vapeur US Harry Luckenbach est à son tour torpillé par l'U-93, 8 matelots sont portés disparus et les 23 rescapés sont secourus par le Wanderer. Le 6 vers 10h30, le patrouilleur auxiliaire Saint-Mathieu est attaqué au canon par l'U-22 au large de l’Ile d’Yeu. Après un combat d'une heure, le patrouilleur est mortellement touché et 4 marins sont tués. Les 9 survivants embarquent dans une baleinière pour faire route vers la terre, mais le temps est mauvais et après une nuit passée à essayer de ne pas chavirer, ils sont finalement repérés par le patrouilleur Pivoine qui, en l'accostant, fait chavirer la baleinière. Des 9 marins à bord de l'embarcation, 4 sont portés disparus et les 5 deniers rescapés sont secourus. Le 7, l'UC-50 est chargé par le destroyer britannique Zubian près des filets anti-sous-marins posés dans l'est de la Manche. Il parvient à plonger, mais il est aussitôt grenadé et ne remontera jamais, ses 29 servants sont tous portés disparus...

Le 7 vers 15h25, le cargo français Oued-Sebou navigue près des côtes de Mauritanie, quand il est attaqué au canon par l'U-157. Après une véritable bataille navale totalement déséquilibrée car le cargo n'a qu'un canon de 75 à opposer aux 2 canons de 150 du sous-marin dernier cri de la Kaiserliche Marine. Sur les 220 coups tirés par le 75, un coup heureux coupe le mât du sous-marin. Après deux heures de lutte, 3 obus sur les 335 tirés par le submersible font mouche, mettent le feu à bord et tuent 14 marins sénégalais. Le navire parvient à s'échouer et embarcations embarquent une partie de l'équipage pour rejoindre la terre au plus vite. Puis elles retournent au bateau chercher le reste de l'équipage. C'est alors que le sous-marin accoste une baleinière et demande au commandant "Pourquoi avez-vous résisté si longtemps ?" et ce dernier de répondre "Parce que nous sommes Français !". Il est alors embarqué sur le sous-marin avec les 2 canonniers. Les baleinières ramènent rapidement les derniers passagers du Oued-Sebou à terre. Mais à la nuit tombée, des Maures dévalent les crêtes et font prisonniers tous les marins. Ils vont rester otages pendant plus d'un mois, nourris de quelques poignées de mil, arachide ou manioc, soumis à des marches forcées et à toutes sortes de vexations. C'est le capitaine Édouard Bourguignon, officier de renseignement habitué aux tractations avec les Maures, qui va mener de longues palabres pour les faire délivrer. Cela prendra  du temps, car les prisonniers sont à 700 km d'Agadir. Ce n'est que le 9 février, par une mer épouvantable, que les chalutiers patrouilleurs Meknassi et Jeannette parviendront à embarquer les rescapés...

Le 7, Le vapeur Britannique Gascony qui transporte du matériel militaire entre Southampton et Calais est coulé par l’UC-75. Peu après, le même sous-marin coule le vapeur français Leon qui doit aller à Tunis, 4 marins sont portés disparus. Le 9, l'UB-69 disparaît en mer Méditerranée entre Tunis et la Sicile, probablement victime d'une de ses charges explosives, ses 31 servants sont tous portés disparus. Le 11 vers 3h40, le cargo français Voltaire II chargé de phosphate qui fait route entre Alger et Nantes est torpillé par un sous-marin allemand dans le Golfe de Gascogne, 8 marins sont portés disparus, 24 rescapés sont récupérés deux jours après par le chalutier-remorqueur Grondin, mais deux matelots sont morts de froid. On ne sait pas lequel des deux sous-marins, l'U-84 ou l'U-93, a coulé le Voltaire II, car ces deux submersibles disparaissent peu après dans l'Atlantique. Le soir du 11, le cargo français Barsac chargé de nickel en provenance de Nouvelle-Calédonie, est coulé dans la Manche par l'UB-80 à quelques kilomètres du Havre son port de destination, 20 marins sont portés disparus, 7 sont secourus. Le 12, deux gros navires de guerre japonais arrivèrent dans le port de Vladivostok en Sibérie pour protéger les stocks de vivres et de munitions déposés là par les Alliés et convoités par les bolcheviques.

Le 12, l'U-84 coule le vapeur français Château Lafitte qui, parti de Bordeaux se dirigeait vers Dunkerque. Dans la Manche, l'UB-30 coule au canon le vapeur Britannique Whorlton entre Dunkerque Southampton, 13 marins sont tués. Le 14, l'UB-80 torpille le vapeur français Arthur Capel au nord de Barfleur dans la Manche. Dans une patrouille au nord de l'Irlande et par mauvais temps, le contre-torpilleur britannique Racoon s'échoue sur des rochers. Sur les 91 marins à bord, 22 périssent. Le 15, les sous-marins Gay-Lussac et Berthelot qui, en plongée accompagnent un navire piège entrent en collision dans le canal de Sicile, les deux submersibles sont sérieusement endommagés. Le 15, le cargo britannique War Song, qui fait route entre Bilbao et Brest avec une cargaison de minerai de fer, est torpillé par l'U-93, à 12 milles à l'ouest de l'Ile de Sein, 13 marins sont portés disparus et 6 autres marins repêchés morts, dont le capitaine, sont enterrés au cimetière de l'île de Sein. C'est la dernière victoire de l'U-93, il disparaît peu après au large de Brest, ses 43 marins sont tous portés disparus. Le 16, l'U-95 disparaît dans la Manche probablement victime d'une mine, ses 36 membres d'équipage sont tous portés disparus. Le 16 encore, l'U-84 disparaît dans l'Atlantique, ses 40 marins sont tous portés disparus.

Le 17, le vapeur britannique Kingsdyke est torpillé par l'UB-80 dans la Manche, 16 hommes, dont son capitaine, sont tués. Plus tard, l'UB-80 attaque au canon le vapeur britannique War Thistle qui, bien que gravement touché, parvient à s'échapper et sera finalement remorqué à Cardiff. Le 18 à 11h25, le paquebot Ville-de-Bordeaux qui navigue en convoi mais à vitesse réduite fait route vers Marseille depuis Bizerte. A l'ouest de la Sicile il est torpillé et coulé par l'U-63, 8 hommes sont portés disparus et les 59 rescapés sont secourus par le patrouilleur Auguste Leblond qui accompagne le convoi. Le même jour dans la Manche, le chalutier armé britannique Gambri saute sur une mine près de l'île de Wight, il n'y a aucun rescapé parmi ses 21 membres d'équipage. Le 19, l'UB-22 saute sur une mine en mer du Nord, ses 22 marins sont tous portés disparus. Le 20, les lance-torpilles allemands A-73 et A-77 explosent sur des mines en mer du Nord, 73 marins sont portés disparus. Le 20, le destroyer allemand S-16 coule sur une mine au large des côtes de Belgique, 80 marins sont portés disparus. Le même jour en mer Méditerranée, les ex-croiseurs allemands Midilli (ex-Goeben) et Yavuz (ex-Breslau), vendus aux Turcs en 1914, quittent la mer Noire pour combattre dans la mer Égée. Ils le font sur ordre de l'amiral allemand Hubert von Rebeur-Paschwitz. En s'approchant de l'île de Moudros, ils rencontrent deux monitors britanniques, le Raglan et le M-28, qu'ils coulent sans difficulté en tuant leurs 127 marins, mais ils s'engagent alors dans un champ de mines qui leur est fatal. Le Midilli coule très rapidement en emportant 330 de ses marins dont son capitaine. Les britanniques récupèrent 133 rescapés. Le Yavuz, gravement blessé parvient à revenir à Constantinople pour finalement rejoindre un port russe en mai 1918 où il sera réparé...

Le 20 encore, le SC-319, un chasseur de sous-marins cédé par les États-Unis à la France, navigue entre Philadelphie et Gibraltar, il disparaît avec ses 20 hommes d'équipage au large de l'archipel des Açores. Le 23 à 5h45, le cargo français Drôme chargé de 1 500 fûts de pétrole saute sur une mine laissée par l'UC-67 à l'entrée du port de Marseille, 26 marins sont tués, 32 peuvent être secourus. Quelque heures plus tard, dans la même zone, le voilier français Ker-Bihan transformé en dragueur de mines, coule en quelques secondes en heurtant lui aussi une mine de l'UC-67, 19 marins périssent, 6 sont secourus. Le 23 toujours, le cargo français Caraïbe réussi à éviter deux torpilles de l'UC-23 aux environs de l'île de Milo dans la mer Égée. Le 24 à 3h30 le patrouilleur français Corse amarré près du port la Ciotat est coulé par une torpille de l'UC-67, un marin est porté disparu. Le 26 est une journée noire pour les U-Boote, l'U-84 disparaît au large du Morbihan, ses 40 servants sont tous portés disparus, l'U-109 saute sur une mine au large de Douvres dans la Manche, ses 43 servants sont tous portés disparus et quasiment à proximité, l'UB-35 est victime d'une de ses mines, on repêche 2 rescapés, les 26 autres marins sont tués. Le 28, l'UB-63 disparaît en mer du Nord, ses 33 servants sont tous portés disparus. Le 31, le chalutier français Éléphant reconverti en patrouilleur est torpillé par l'UC-79 au large des Côtes-d'Armor, ses 23 membres d'équipage sont tous portés disparus...

Sur le Front Italien. Avec l'arrivée des soldats français et britanniques, le moral des soldats italiens se redresse de façon spectaculaire. A partir de janvier, toutes les attaques des Germano-Austro-Hongrois sur la ligne du Piave et dans les Alpes sur le plateau d'Asiago se soldent par des échecs. Après une brillante campagne d'Italie où il devient le plus jeune officier décoré de la médaille Pour le Mérite à l'âge de 26 ans, le capitaine Erwin Rommel est, à son grand regret, affecté à l'état-major du 64ème corps d'armée à Colmar sur le front français...

Après les pluies d'automne, le début de l'hiver s'il est froid comme partout ailleurs en Europe, laisse un ciel dégagé, de ce fait l'aviation s'active durant tout le mois. Les Austro-Hongrois privilégient les raids aériens sur les villes à l'arrière du front comme Padoue, Vicence, Bassano, Castelfranco, Trévise, Mestre et Venise qui sont plusieurs fois bombardés avec chaque fois des morts et des blessés. Les Alliés préfèrent les attaques combinés air-terre sur les tranchées ennemies. A chaque coup de mains, et ils sont nombreux, les avions viennent en appui avant et pendant les assauts surtout dans la partie nord du front dans les Alpes. De ce fait, dans de nombreux endroits, les Germano-Austro-Hongrois reculent...

En un jour, le 1er janvier, les Français reprennent le mont Tomba qui avait demandé plusieurs jours de lutte aux Austro-Hongrois pour le conquérir à la fin novembre. C'est un brillant succès, 48 officiers et 1 400 soldats sont faits prisonniers, de nombreux canons sont détruits. Cela démontre aux Italiens que les attaques combinées et bien préparées par l'artillerie sont payantes. Le 13, la 4ème armée italienne reconquiert en partie la position de l'Asolone malgré de violentes contre-attaques. Sur le front du Piave, les quelques incursions tentées de part et d'autre sont toutes des échecs. Les duels d'artillerie ne cessent jamais. Mais c'est au nord du front, là où aucun fleuve n'est un frein aux combats que les attaques sont les plus nombreuses. Les Alliés, bien soutenus par l'aviation grignotent du terrain. Le 27, sur le haut plateau d'Asiago les Italiens reprennent le mont Valbella, et les cols del Rosso et de l'Echele. Avec la maîtrise de ces cols, les Alliés reprennent l'avantage du terrain...

Dans les Balkans. Comme depuis le début de l'automne, le front est calme. On relève des actions d'artilleries le plus souvent à l'initiative des Bulgares. Bien sûr, les Alliés répliquent aussitôt. Durant tout le mois, Monastir est toujours régulièrement bombardée et l'aviation britannique ne cesse de bombarder les camps bulgares proches de la ligne de feu...

Au Moyen-Orient.

En Mésopotamie. Le terrain est inondé, ce qui empêche toute action britannique d'envergure vers Mossoul...

En Palestine. Le général britannique Edmund Allenby poursuit sa progression vers le nord, mais les Turcs se ressaisissent et la bataille devient plus équilibrée. Le ravitaillement britannique est toujours précaire pour une armée en campagne qui ne peut aucunement compter sur le pays pour guerroyer. Tout manque, même l'eau est rationnée.

 En l'absence de mouvement terrestre, l'aviation britannique lance de nombreux raids sur les positions turques et leurs aérodromes. Pour assurer leurs approvisionnements, les Britanniques grignotent les positions turques le long de la côte méditerranéenne afin de récupérer rapidement les grands ports d'Ashdod et de Haïfa. Le 18, les Britanniques atteignent Dura (maintenant Hébron) et le 30, ils sont aux portes d'Anutieh au nord de Jérusalem...

Dans le Centre du Moyen-Orient. Le 14, les bédouins commencent à devenir maîtres des espaces à l'est du Jourdain et de la mer Morte. Durant tout le mois, ils ne cessent d'effectuer des coups de mains contre les voies de communication turques surtout sur le chemin de fer du Hedjaz qui est vital pour les troupes turques du désert. Le 25, les Turcs sont battus près de Tafile au sud de la mer Morte et près de Maan dans le sud de la Jordanie par les Bédouins de l'émir Fayçal d'Arabie...

En Afrique de l'Est. En janvier 1918, une petite troupe belge confiée au major Lucien Hérion débarque à Kilwa sur la côte de l’océan Indien pour tenter de prendre l’ennemi à revers. Après la prise du nœud routier de Liwale, elle rejoint une autre troupe des King’s African Rifles commandé par le major britannique Edward Hawkins qui vient lui aussi de pénétrer au Mozambique Portugais. Le 28, de nouvelles forces Rhodésiennes se lancent à la poursuite des unités allemandes du major-général allemand Paul von Lettow-Vorbeck...

Il est temps maintenant de revenir à Barbentane. Aucun Écho de Barbentane ne paraît pour le mois de janvier, il faut attendre l'Écho de janvier et février pour avoir des nouvelles du village...

Un Poilu barbentanais meurt pour la France en janvier 1918 :

· Gervais Joseph Théodore, dit Joseph Michel. Il est né à Barbentane, 33 ans, infirmier, veuf, père d'un garçon (sa femme et son fils sont décédés en 1907), c'est un soldat de 2ème classe au bataillon de la Chaouïa du 58ème régiment d'artillerie. Il s'engage dans l'artillerie pour 3 ans le 29 octobre 1903, il est libéré avec un certificat de bonne conduite et un brevet de vélocipédiste le 29 octobre 1906. Il est déclaré insoumis le 20 décembre 1911 pour refus de déclaration de domicile et arrêté à Dijon le 23 janvier 1912 où il travaille comme infirmier à l'asile de la Chartreuse. Il est rappelé le 1er août 1914 et il décède d'une méningite tuberculeuse le 23 janvier 1918 à l'hôpital des contagieux de Sainte-Garde à Saint-Didier dans le Vaucluse. Son frère Hubert est mort lui aussi à la guerre le 27 juillet 1915. Un service religieux en sa mémoire est célébré le 30 janvier 1918 à l'église de Barbentane. Il est inscrit sur notre Monument aux Morts et sur le nécrologe qui est dans l'église. Sa photo figure sur le Tableau d'Honneur en mairie de Barbentane.

Guy

 

1917 - Terrain d'aviation allemand dans le Pas-de-Calais

1917 - Richthofen et son escadrille

1916 - Travaux de couture dans une tranchée allemande

1916 - Identification des tués avant enterrement

1917 - Blessés allemands soignés par des Britanniques

1917 - Poste de premier secours dans la Somme

1916 - Artilleurs austro-hongrois sur l'Isonzo

1917 - Aviateurs australiens

1917 - Soldats australiens à Jérusalem

1917 - Soldats australiens dans la Somme

1917 - Transport d'un blessé dans la Somme

1916 - Cuisine roulante en Champagne

1917 - Soldats portugais à la revue de masque à gaz

Janvier 1918 - Dans le Monde en Guerre

La Paix sur le Front de l'Est. Le 4 janvier, les Allemands rejettent la demande des négociateurs russes qui voulaient poursuivre les pourparlers de paix dans la ville neutre de Stockholm, capitale de la Suède. Le 5, lors de la reprise des discutions, la délégation russe ne peut pas arriver à temps. Durant son absence, les délégués ukrainiens de la Rada négocient seuls avec les représentants des Empires centraux. Le 8, les délégués russes arrivent enfin Brest-Litovsk. Aux Russes, la délégation allemande fait connaître son refus d'évacuer la Pologne libre, la Courlande, la Lituanie, Riga et les îles du Golfe de Riga. Devant ce refus, les négociations sont de nouveaux suspendues. Elles reprennent le 14 et Léon Trotski proteste violement contre les annexionnismes pangermaniques. Il demande, pour les pays annexés, le droit de se prononcer librement sur leur sort. Il réclame une paix démocratique et juste. Richard von Kühlmann, le négociateur allemand, refuse l'évacuation des pays cités, au prétexte que ce sont les autorités locales elles-mêmes qui réclament la protection des soldats des Empires centraux. Le 16, les représentants de la Rada ukrainienne et les Empires centraux arrivent à un accord de principe sur un traité de paix. Cet accord prévoit l'accès des Germano-Austro-Hongrois aux ressources agricoles et énergétiques de cette province. Les négociateurs se proposent de le signer le 9 février. Cet accord parallèle met la délégation russe en position de faiblesse et Trotski suspend une nouvelle fois les négociations. Le 23, Trotski déclare que les pourparlers de paix de Brest-Litovsk ne peuvent aboutir, en raison des velléités impérialistes manifestées par les négociateurs des Empires centraux, mais les discussions reprennent le 30. Entre-temps, la Rada ukrainienne a été dissoute et ce sont maintenant 3 délégués bolcheviques qui se disent les seuls représentants de l'Ukraine. Bien sûr, ils dénoncent les accords déjà passés avec les représentants de la Rada et demandent de nouvelles conditions pour la paix. Les Allemands n'en tiennent pas compte et poursuivent des discussions parallèles avec les Ukrainiens auxquels ils promettent une aide militaire et la reprise des relations commerciales dès la paix signée...

1917 - Livreur de journaux

En mai 1917 le premier Haka des All Black en France

Il n'y a pas d'Écho spécifique en mars 1918, il ne sortira qu'en avril pour relater les évènements de janvier 1918...

1916 - Fantassins canadiens

1916 - Lance-flammes allemand

1916 - Soldats allemands devant un abri pour mitrailleuse

1917 - Cavalier australien au Moyen-Orient

1916 - Prisonniers français

1916 - Sur la Voie Sacrée

1917 - Les gaz sont sans-pitié

La Paix sur le Front de l'Ouest. Le 18 janvier à Paris, se met en place une conférence interalliée préparatoire à la paix. L’Allemagne est tenue à l’écart, et les Alliés mènent seuls les débats, de plus ils ne sont pas d’accord entre eux. La France veut écarter définitivement le danger germanique et mettre l’Allemagne à genoux. La Grande-Bretagne, se sentant protégée par son insularité, veut au contraire lui conserver son rang de puissance européenne...

 

Dans le Monde Politique.

En France. A Lorient, l'industriel Émile Marcesche, est un banquier et importateur de charbon. Ému par la condition des femmes, souvent seules, mères de famille nombreuse qui trient le charbon, il persuade les patrons morbihannais de créer une caisse d'aide pour les familles. C'est la première caisse d'allocations familiales de France. Le dessinateur de BD, Joseph Porphyre Pinchon, publie son 4ème album Bécassine mobilisée. Le recours en grâce intenté auprès du Président de la République Raymond Poincaré par l'espionne suisse Marie-Antoinette Avvico (ou Awico), plus connue sous son nom de scène Regina Diana, est rejeté. L'application de la sentence lui est notifiée à sa prison marseillaise le 4 janvier. A 5h30 le lendemain, elle est conduite au champ de tir du Pharo au cœur de la ville. L’officier qui commande le peloton d'exécution lit rapidement les conclusions du jugement en révision du conseil de guerre. Sans attendre, le peloton réglementairement composé de douze soldats fait feu sur la chanteuse qui meurt sur le coup, il est 6h30, elle avait 32 ans. Quelques mois après son exécution, sa mère réclame la malle de sa fille. La France fait le nécessaire, tout en prenant bien soin de rester très discrète sur les motifs du décès de l’artiste. Le secret de son procès perdurera pendant près d’un siècle…

Le 6, le gouvernement reconnaît la souveraineté autoproclamée de la République de Finlande. La fermeture des boulangeries par manque de farine provoque de graves incidents dans les rues à Paris. Le 7, le Conseil des ministres décide la reprise du recrutement en AOF et en AEF(1). Le 11 au Palais Bourbon, à une interpellation des socialistes sur la conduite diplomatique de la guerre, le ministre des Affaires étrangères, Stephen Pichon, déclare que la décision de refuser aux socialistes des passeports pour Petrograd est maintenue et il condamne le "pouvoir usurpateur" instauré par les Bolcheviques en Russie. Le 14, Joseph Caillaux, député et ancien président du Conseil des ministres, pacifiste militant est arrêté sur la base de "documents compromettants" découverts en Italie et aux USA(2). Le 19, pour la première fois en tant que Président du conseil, Georges Clémenceau visite le front. Le 21 à Paris, le Sénat se réunit en cour de justice, afin de juger Louis Malvy, ancien ministre de l'Intérieur, objet d'accusations de Léon Daudet. Le 23, la carte de pain donne droit à 300 grammes par jour et par adulte, ce qui met en fureur tous les Français. Le 25, des soldats du 272ème régiment d'infanterie manifestent leur dépit devant la durée de la guerre aux cris de "A bas Clémenceau ! Vive Caillaux !". Le 28, la cour de justice du Sénat, entend le réquisitoire du procureur général en ce qui concerne l'affaire Malvy, et conclut à un supplément d'informations. Le 30, les Alliés se réunissent à Versailles pour définir les opérations du printemps en France. Le lendemain, sur demande de Clémenceau, le général français Ferdinand Foch est nommé commandant du Comité exécutif du Conseil suprême de guerre pour les Alliés...

Contingent Indochinois. Après une première tentative en 1916 qui donne entière satisfaction, 43 430 Indochinois rejoignent la France en tant que soldats. Une petite partie reste dans les Balkans. A ces troupes combattantes, il faut rajouter un service sanitaire, des employés pour l'administration et 5 000 Annamites qui sont formés à la conduite des automobiles. Tous les soldats envoyés en France, passent par un camp situé à Angoulême afin de s'acclimater aux conditions de vie européenne avant de rejoindre le front...

Soldats Italiens qui viennent travailler en France. Depuis que l'armée française a envoyé des soldats sur le front italien en novembre 1917, elle réclame en retour des travailleurs pour venir pallier le cruel manque de main d'œuvre dans le pays. Dans une convention signée le 19 janvier, l'Italie s'engage à envoyer en France des troupes territoriales. Ces TAIF, ou Troupes Auxiliaires Italiennes en France, ont pour missions d’assurer des travaux de logistique à proximité du front. Le gouvernement italien va se saisir de l'aubaine pour envoyer en France un nombre important de soldats plus ou moins déserteurs, jugés peu fiable pour les combats, dont elle ne sait que faire depuis la défaite de Caporetto. D'autres, sont des inaptes au service actif pour des raisons médicales. Bien que désarmés, ce sont des soldats qui demeurent soumis au statut militaire, en uniforme et commandés par des officiers italiens. La France se charge de les loger, les nourrir et assure leur solde. Ces 70 000 hommes vont se révéler précieux, ils aménagent des tranchées, posent des barbelés, construisent des fortifications, des terrains d’aviation et installent des voies de chemin de fer...

En Grande-Bretagne. A Londres le 1er janvier 1918, Lord Robert Cecil insiste auprès de l'ambassadeur du Japon, sur la nécessité de prendre certaines mesures de protection à Vladivostok pour éviter que les stocks de guerre alliés ne tombent aux mains des Bolcheviques. Le 5, lors d'une rencontre avec des syndicalistes, le Premier ministre, David Lloyd George, expose les motifs pour lesquels le pays poursuit la guerre contre les Empires centraux. Il déclare solennellement que la restitution des provinces d’Alsace et de Lorraine à la France fait partie des buts de guerre alliés. Il explique aussi les conditions britanniques pour que la paix soit possible. Le 11, la Chambre des Lords accepte le principe du vote des femmes. Le 19, Lloyd George fait un nouveau discours devant les délégués des Trade-unions, en insistant sur la nécessité d'accroître les effectifs militaires. Il constate que les Présidents des Conseils Allemand et Austro-Hongrois n'ont pas encore répondu à son précédent discours et encore moins aux 14 points développés par le président des USA. Le 23, la conférence ouvrière britannique commence à Nottingham. Ce sont 350 délégués venus de toute part de l'île qui sont présents au Central Hall de Westminster. Le gouvernement supplie les Trade-unions de lui laisser les mains libres au sujet des exemptés, qui seraient employés dans les services de la territoriale, et aussi de porter l'âge de la conscription à 51 ans. Tout cela pour compenser les pertes, car les attaques infructueuses de l'automne ont tragiquement fait fondre les effectifs opérationnels de guerre. Mais comme la circonscription n'est toujours pas obligatoire en Irlande, île toujours occupée par les Britanniques, les ouvriers s'opposent à ces mesures. Ils considèrent qu'ils ont déjà largement donné au pays alors que "les paysans irlandais s'enrichissent de la guerre sans la faire". Le désaccord reste et les congressistes ne fléchissent pas…

En Belgique Libre. Le chanoine catholique belge Georges Lemaître, astronome, physicien et professeur d'université, qui s'est engagé dès le début de la guerre dans l'armée belge, est décoré de la croix de guerre. En 1927, sa "théorie de l'atome primitif", visant à expliquer l'origine de l'univers, constitue le fondement de la théorie du Big Bang (Grand Boum)…

En Belgique Occupée. Le Conseil de Flandre avait déclaré son indépendance le 22 décembre, mais cette décision était gardée secrète, le 20 janvier elle est officialisée. La Belgique toute entière est stupéfaite d'apprendre qu'elle est désormais coupée en deux. De nombreux flamands loyalistes désapprouvent cette liberté qu'ils n'ont pas souhaitée, mais pas autant que les Allemands qui vont devoir traiter en égal avec ce nouvel État...

En Italie. Avec la perte des régions industrielles du nord-est du pays, où de nombreuses industries de guerre s'étaient installées en raison de la proximité du front, le pays est maintenant sous perfusion matérielle totale des Alliés. Des USA, le Président Wilson fait savoir que les Italiens doivent avoir une certaine priorité dans les approvisionnements US, surtout alimentaires. Les Français et les Britanniques entament de nombreuses formations pour mettre les soldats du pays au niveau des standards qui ont cours sur le front en France. L'armée française qui les approvisionne en canons et en obus, prend à sa charge la formation des artilleurs italiens. Les Britanniques s'occupent plus particulièrement de la formation des fantassins, mais les deux pays marchent de concert pour la formation des officiers de toutes les armes car leurs niveaux est en général très faible...

A la fin du mois, les premiers contingents de soldats-travailleurs quittent le pays pour rejoindre la France...

Aux États-Unis. Le 8 janvier, devant le Congrès, le Président Woodrow Wilson reprend et développe son discours sur la paix dans le monde fait le 22 janvier 1917 au même endroit. Viscéralement idéaliste et pacifiste, il avait préconisé a peace without victory (une paix sans victoire), ce qui avait scandalisé tous les pays belligérants. Mais, depuis un an, les contraintes internationales ont fait évoluer son gouvernement et il est maintenant partie prenante dans la guerre. Pour l'avenir, Wilson propose un programme de paix en 14 points. Les 5 premiers, de portée générale, préconisent la fin de la diplomatie secrète, la liberté des mers, le libre-échange, la réduction des armements et le droit des peuples colonisés à disposer d'eux-mêmes. Les points suivants se rapportent au règlement du conflit actuel : restitution des provinces d'Alsace et de Lorraine à la France ; création d'un État polonais ; souveraineté de la Russie ; restauration intégrale de l’indépendance de la Belgique ; rectification des frontières italiennes conformément au principe des nationalités ; développement autonome des peuples de l’Autriche-Hongrie ; évacuation de la Roumanie, de la Serbie et du Monténégro et développement autonome des nations non turques de l’Empire ottoman. Le Président suggère de réserver à la future Pologne un accès à la mer, qui sera nommé plus tard le "couloir de Dantzig". Le dernier point, reflète l'idéalisme de paix du Président Wilson, il annonce solennellement pour après la guerre, une fois la paix revenue, la création d'une Société des Nations qui sera chargé d'éviter les conflits. Elle devra "offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégrité territoriale aux petits comme aux grands États". L'ensemble vise à transposer la démocratie libérale à l’échelle internationale et à asseoir l’expansion commerciale sur un ordre international mutuellement consenti. Les gouvernements français et britannique, mais vraiment du bout des lèvres et surtout poussés par les circonstances, se déclarent favorables aux souhaits exprimés par Wilson...

Le 18, en réponse aux sollicitations du gouvernement français, Wilson estime qu'une intervention en Russie "ne s'impose pas en l'état actuel des affaires". Le 20, 632 prisonniers britanniques, tous de grands blessés, avec quelques civils, arrivent à Boston. L'Allemagne les a libérés via la Hollande d'où ils ont été transportés par bateau aux USA. Le 26, afin de pouvoir ravitailler l'Europe sans installer de rationnement, le très humanitaire ministre de l'Agriculture, Herbert Hoover (futur Président des USA), appelle solennellement ses compatriotes à se restreindre volontairement. Il préconise d'instaurer dans chaque famille et chaque semaine, un jour sans viande, deux jours sans farine et deux autres jours sans porc. Grâce à ce civisme, même s'il n'est pas parfait, le rationnement alimentaire ne sera jamais pratiqué aux USA durant la Grande Guerre...

En Allemagne. Le 6 janvier, le gouvernement reconnaît officiellement le nouveau gouvernement finlandais. Les discutions du traité de Brest-Litovsk sont marquées par des querelles sévères entre Richard von Kühlmann d'une part et le général Erich Ludendorff d'autre part. Pour Kühlmann, la paix à l'est est une chance pour l'Allemagne qui peut maintenant concentrer toute ses forces vers l'ouest. Ludendorff, soutenu par Guillaume II, est pour une reprise des hostilités avec la Russie afin d'éliminer le bolchevisme naissant par une marche sur Petrograd. Aux yeux de Kühlmann, c'est précisément le bolchevisme naissant qui affaiblit la Russie au point, qu'empêtrée dans ses divisons internes, elle ne représente plus une menace. Il précise même que les annexions faites par l'Allemagne sont contre-productives et vont donner des arguments aux nations de l'ouest pour poursuivre la guerre à outrance. Dans les faits, la controverse s'apaise car l'Allemagne n'a plus assez de troupe pour mener une guerre sur deux fronts et la montée en puissance des USA inquiète d'autant plus le grand état-major allemand que son industrie a le plus grand mal pour répondre aux nouveaux besoins de ses armées. Dans ces conditions, la paix avec les Russes devient une nécessité surtout si l'Allemagne peut enfin briser le blocus sur ses approvisionnements en matières premières...

A la mi-janvier, d'importantes inondations hivernales noient une grande partie du pays. Même le grand Quartier Général allemand dans la ville thermale de Kreuznach en Rhénanie-Palatinat n'est pas épargné. Ce qui va obliger les Allemands à le déménager pour le mettre dans un endroit plus sûr…

Le 21, les généraux Paul von Hindenburg et Ludendorff s'entendent sur la prochaine grande offensive sur le front de l'ouest. Ils décident de frapper à la jonction des armées françaises et britanniques dans la région de la Somme pour arriver à désolidariser les Alliés de la première heure dans la défaite. Le 24, le chancelier Georg von Hertling, fait à la Commission plénière du Reichstag un exposé politique en réponse aux propositions du président des USA. Il affirme l'impossibilité pour l’Allemagne de restituer à la France les provinces de l'Alsace et de la Lorraine, toutes deux "désannexées" en 1871. Il promet aux élus une coordination avec l'Autriche-Hongrie pour répondre au Président Wilson. Le 26, malgré les attaques virulentes des socialistes Philipp Scheidemann et Georg Ledebour qui s'insurgent contre la volonté du pays d'annexer les anciennes provinces russes, les parlementaires du Reichstag donnent leur assentiment à la politique du chancelier Hertling. Le 28, 500 000 ouvriers débutent une grève à Berlin. Elle est suivie de manifestations qui s'étendent aux principales villes industrielles du bassin westphalo-rhénan. Le commandement militaire interdit les assemblées dans les usines et l’élection de comité de grève. Devant ces évènements, Guillaume II proclame la loi martiale le 31. Il renforce l’état de siège et met en place des cours de justice extraordinaires afin de briser le mouvement syndical. Les émeutes vont durer 6 jours et seront durement réprimées...

En Autriche-Hongrie. Le 6 janvier au Reichstag à Vienne, les députés tchèques et slovaques se prononcent en faveur de l’indépendance de la Tchécoslovaquie. Le 15, la réduction de la ration de pain et les difficultés liées au chauffage, amènent les travailleurs à cesser le travail. La grève générale s’étend jusqu'aux villes de Budapest et de Prague. Elle affecte spécialement les usines de guerre. Tous les grévistes considèrent le rationnement alimentaire comme excessif et dénonce la prolongation de la lutte. Face à ce conflit, le ministre-président d'Autriche, Ernst Seidler von Feuchteneg présente sa démission à l'Empereur Charles Ier qui la refuse. Le 21, après de multiples promesses pour améliorer le ravitaillement, les travailleurs reprennent le chemin des ateliers. Le 17, l'archiduc Eugène d'Autriche-Teschen qui commande le front italien, démissionne. Il est aussitôt remplacé par le général Svetozar Borojević von Bojna, son adjoint. Le 22, Ernst Seidler, dans un discours à la Chambre de Vienne, refuse de promettre aux Tchèques l'indépendance de la Bohême. Le 25, le comte Otto von Czernin, ministre des Affaires étrangères, prononce un important discours en réponse aux propositions du président des USA. En accord avec son homologue allemand, il repousse toute idée de cession territoriale. Le 27, malgré le refus des élus d'origine tchèques de voter, le Reichstag donne sa confiance au gouvernement...

En Russie. Le 1er janvier, un décret instituant la création d'une armée socialiste est publié. Son recrutement se fera sur la base du volontariat et les officiers seront élus par les soldats. Le 7, après une courte trêve, les Bolcheviks lancent une offensive contre les séparatistes ukrainiens aux abords de Rostov-sur-le-Don. Le 9, le Conseil des dirigeants des armées blanches de Russie déclare qu'il est capable de protéger seul le sud du pays contre les ambitions allemandes et bolchéviques. Dans le sud de l'Ukraine, des soldats roumains s'allient aux forces blanches pour massacrer des soldats révolutionnaires. Le 13, devant ces agissements, et après avoir envoyé une lettre virulente à Constantin Diamandy, l'ambassadeur roumain à Petrograd, Léon Trotsky le fait mettre en prison. Devant le tollé que cette arrestation provoque dans toutes les ambassades étrangères installées dans la ville, il est libéré le lendemain. Le 14, la Russie continue de s'émietter et un gouvernement estonien autoproclamé annonce l'indépendance de ce pays. Dans le nord, c'est l'annonce d'un nouvel État à Arkhangelsk qui comprend des provinces du Nord et s'étend jusqu'aux lisières de la Sibérie orientale. Dans le même temps, la situation alimentaire devient très précaire à Moscou...

Le 17 à Petrograd, c'est la première réunion de l'Assemblée constituante russe. Elle élit comme président le socialiste révolutionnaire Viktor Tchernov, un anti-bolchevik notoire. Il était en compétition pour le poste avec la socialiste révolutionnaire de gauche pro-bolchevique Maria Spiridonova. Avec 27% des sièges, les Bolchéviques sont très minoritaires et aussi très hostiles à cette assemblée pourtant démocratiquement élue. Pour disperser la foule venue manifester son soutien, les Bolcheviques n'hésitent pas à tirer. On relèvera 15 tués et 94 blessés. Le 18, le comité des Soviets avec Lénine à sa tête, dissout l'Assemblée constituante russe qui ne se sera réunie qu'une fois. Le 17, dans le port d'Odessa sur la mer Noire, les Bolcheviks prennent le dessus sur les Ukrainiens séparatistes en investissant Poltava. Le 24, à Kichinef (maintenant Chișinău capitale de la Moldavie), des Ukrainiens soutenus par des troupes roumaines, terrassent des soldats bolcheviques. Le 22, devant les difficultés sur les pourparlers de paix à Brest-Litovsk, le Comité central du parti bolchevique décide d’adopter par 9 voix contre 7 la proposition de Trotski de cesser la guerre sans signer la paix. Le 23, le 3ème congrès panrusse des soviets proclame la création de la République Socialiste Fédérative Soviétique de Russie (RSFSR). Elle est dotée d'une constitution élaborée par une commission dirigée par Iakov Sverdlov qui remplace Lev Kamenev au poste de Président du Comité exécutif central (chef de l'État). Le 25, des Polonais se dressent contre les bolcheviques dans la région de Mohilef. En Ukraine, des bolcheviques ukrainiens se joignent aux troupes russes contre les indépendantistes. Le 26, Lénine réaffirme la lutte des classes à mener en Russie. Il déclare au Congrès des soviets "Nous sommes pour la violence d'une classe contre les autres et les gémissements de ceux qui se sentent concernés par cette violence ne nous dérangent nullement". Il poursuit en rappelant qu'une phase de transition entre le capitalisme et le socialisme doit avoir lieu c'est "la dictature des Soviets". En Sibérie, un gouvernement socialiste antibolchévique se constitue à Tomsk. Le 28, Léon Trotski, par un décret du Conseil des commissaires du peuple, crée l'Armée rouge des paysans et des ouvriers. Une première levée en masse d'hommes est prévue pour le 23 février. Le 28, la Rada ukrainienne est renversée par les bolchevicks, elle est remplacée par un Soviet. Le même jour, le général blanc Lavr Kornilov informe le chef des cosaques, l'ataman Alexeï Kaledine, de la décision de l’armée des volontaires de se retirer dans le Kouban, au sud de l'Ukraine, face à l’offensive de la nouvelle armée rouge et des séparatistes. Le lendemain, Kaledine, dont la majorité des cosaques ne veulent pas prendre parti dans la guerre civile, démissionne de son poste d’ataman et se suicide d’une balle dans le cœur. Dans sa lettre d’adieu il justifie son geste par "le refus des cosaques de suivre leur ataman". Le 30 à Tomsk, le gouvernement socialiste autoproclamé de Sibérie annonce son indépendance par rapport à la Russie bolchévique…

En Ukraine. Le pays est maintenant divisé en 3 entités distinctes. L'armée Blanche qui soutient la Rada, dont des membres discutent une paix séparée avec les Allemands à Brest-Litovsk. Les Bolcheviques qui composent une armée Rouge locale soutenue par Petrograd et les indépendantistes de Simon Petlioura qui combattent autant l'armée Blanche que l'armée Rouge. Le 15, les troupes séparatistes haïdamaks de Simon Petlioura prennent d'assaut l'Arsenal de Kiev, une usine de munition qui est le centre d'une insurrection bolchevique armée et en chassent ses occupants. Le 22, maître du pouvoir à Kiev, ils proclament l'indépendance totale de l'Ukraine...

En Finlande. Tout juste autoproclamé État indépendant et reconnue par la plupart des États de l'ouest, le pays va s'installer dans une guerre civile qui va durer plusieurs mois. Dans les faits, le territoire est coupé en deux. Les Rouges, c'est à dire les ouvriers et les travailleurs agricoles, contrôlent les villes et les centres industriels du sud alors que les Blancs, composés de paysans associés à la bourgeoisie, contrôlent le centre et le nord rural du pays. Les troubles commencent le 27 janvier quand les Rouges, soutenus par des livraisons d'armes russes, occupent la capitale Helsingfors (maintenant Helsinki) et les Blancs, membres du gouvernement, doivent s'enfuir précipitamment s'ils ne veulent pas être arrêtés...

Au Portugal. A la suite de la prise de pouvoirs par les libéraux-monarchistes en décembre, de nouveaux troubles éclatent à Lisbonne entre des marins et la police. Sans remettre en cause l’engagement du pays auprès des Alliés, le nouveau gouvernement établit un système de permission beaucoup moins strict tout en prolongeant leur durée, ce qui permet à de nombreux officiers de ne plus retourner en France et cela affaibli considérablement le corps expéditionnaire qui se trouve dans la vallée de la Lys, au contact maintenant direct avec l'ennemi...

En Grèce. Le chef du gouvernement, Elefthérios Venizélos, reçoit un prêt de 750 millions de Franc-or de la part des Alliés, en échange il doit mettre à la disposition du général Adolphe Guillaumat 300 000 soldats grecs. Pour remplir cette obligation, Venizélos fait signer la mobilisation générale par le roi Alexandre Ier le 22 janvier 1918...

En Roumanie. Le 28 janvier; le cabinet d'Ion Bratianu démissionne. Le roi Ferdinand Ier demande alors au général Alexandru Averescu, qui a résisté en 1917 aux troupes germano-austro-hongroises à Mărăști, de constituer un nouveau gouvernement. La tâche n'est pas facile car les personnes pressenties pour les postes ministériels devront assumer la défaite et signer la reddition du pays...

En Australie. Le 9 janvier, sont publiés les résultats du référendum sur la conscription obligatoire fait le 20 décembre 1917. C'est le deuxième vote sur ce thème, et la conscription obligatoire est repoussée une deuxième fois avec 54% de voix contre. Comme il avait annoncé en cas d'échec, le Premier ministre Billy Hughes, en place depuis mars 1915, démissionne. Toutefois, comme le Gouverneur général, Ronald Munro-Ferguson, n'a pas d'autre possibilité de choix, il le reconduit immédiatement dans ses fonctions, il y restera jusqu'en février 1923...

En Hollande. Le 4 janvier, le gouvernement autorise les Alliés à utiliser ses navires qui se sont réfugiés dans des ports britanniques et français...

En Espagne. Sans être en révolution ouverte, le pays n’en est pas moins dans une crise profonde depuis la répression sauvage des grèves de juillet 1917. A la junte des officiers alliée à la bourgeoisie libérale de Manuel García Prieto qui dirige le gouvernement, d'autres juntes plus nombreuses et plus turbulentes se créent. Ce sont celles des sous-officiers et des soldats qui s'allient aux partis de gauche, républicains et socialistes, mais aussi aux réformistes et régionalistes. Les Cortès, le parlement espagnol est muet, vu qu'il ne s'est pas réuni depuis près d'un an. Alors, le roi Alphonse XIII signe le décret de dissolution des Cortès le 11 janvier, et annonce de nouvelles élections. Le 26, des troubles éclatent à Barcelone et Sabadell, l'état de siège est proclamé en Catalogne...

En Chine. En l'absence de gouvernement fort, le pays est toujours profondément divisé et les seigneurs de la guerre s'en partagent les régions. Au nord, Duan Qirui bénéficie de prêts du Japon, ce qui lui permet de financer une armée. Son gouvernement est marqué par le népotisme et la corruption, sa faction politique recevant bientôt le nom de Clique de l'Anhui, du nom de la province dont lui-même et nombre de ses affidés sont issus. Ses adversaires, désignés sous le nom de Clique du Zhili soutiennent le président Feng Guozhang. Le 30 janvier, Duan Qirui déclare la guerre à la clique de Zhili...

Dans le Monde des Sciences, des Arts, des Lettres et du Sport. Le 9 janvier à Ivry-sur-Seine, c'est la disparition à l'âge de 73 ans du Français Émile Reynaud. C'était un professeur de sciences, inventeur, photographe et réalisateur français. Il est le créateur du Praxinoscope(3) et surtout du Théâtre optique. Il réalise les premiers dessins animés du cinéma, qu'il projette à partir du 28 octobre 1892 devant un public payant assemblé dans une salle et cela bien avant les projections des frères Lumière. Comme il fait accompagner ses projections par une musique originale spécifiquement composée par Gaston Paulin, il est aussi l'inventeur des premières musiques de film. Le 15, à Alexandrie c'est la naissance de Gamal Abdel Nasser Hussein. Après une carrière militaire, il organise en 1952 le renversement de la monarchie et accède au pouvoir. A la tête de l'Égypte, il mène une politique socialiste et panarabe appelée nassérisme. Il est aujourd'hui considéré comme l'un des dirigeants les plus influents du XXème siècle. Le 28 septembre 1970 il est victime d'une crise cardiaque et meurt vers 18h. Ses funérailles sont gigantesques et depuis ce jour, le monde n'a plus jamais vu 5 millions de personnes pleurer ensemble dans la rue. Le 23, c'est à la galerie Paul Guillaume de Paris la première exposition conjointe jamais consacrée aux peintres français Henri Matisse et à l'espagnol Pablo Picasso. En prélude à l'expo, Guillaume Apollinaire écrit "On vient d’avoir l’idée la plus rare et la plus imprévue, celle de réunir dans une même exposition les deux maîtres les plus fameux et qui représentent les deux grandes tendances opposées de l’art contemporain. On a deviné qu’il s’agit d’Henri Matisse et de Pablo Picasso. L’œuvre éclatant du premier ouvre de nouvelles voies à l’impressionnisme et l’on sent bien que cette veine de la grande peinture française est loin d’être épuisée. L’autre au contraire, montre que cette riche perspective n’est pas la seule qui s’ouvre à l’artiste et à l’amateur et que l’art concentré qui a donné le cubisme, cette esthétique éminemment contemporaine se rattache par Degas, par Ingres aux traditions les plus hautes de l’art". Le 26, à Scornicești en Roumanie, c'est la naissance de l'homme d'État et futur dictateur Nicolae Ceaușescu. Il sera le dernier dirigeant du régime communiste mis en place le 6 mars 1945. Ce régime s'effondre en décembre 1989, suite aux révoltes populaires débutées à Timișoara dans l'ouest du pays. Le 25 décembre 1989, Nicolae Ceaușescu et son épouse Elena (née Lenuța Petrescu) sont jugés, condamnés et fusillés à l'issue d'une procédure expéditive semblable à celles que le régime utilisait contre ses opposants et les dissidents. Le 28, dans la commune du Kremlin-Bicêtre près de Paris, c'est la naissance de l'actrice française Suzanne Flon. Après avoir été quelques mois la secrétaire de la chanteuse Édith Piaf, elle fait une apparition cinématographique (dans le film Ce n'est pas moi du marquis Jacques de Baroncelli) en 1941, puis elle monte sur les planches en 1943 pour ne plus jamais les quitter jusqu'à sa mort causée par une gastro-entérite le 15 juin 2005 à Paris…

1917 - Le cuirassé français Charlemagne

(1) Pendant la Grande Guerre, l'AOF (Afrique Occidentale Française) était composée de la Mauritanie, du Sénégal, du Soudan français (devenu le Mali), de la Guinée, de la Côte d'Ivoire, du Niger, de la Haute-Volta (devenue le Burkina Faso), du Togo et du Dahomey (devenu le Bénin). Sa superficie atteignait 4 689 000 kilomètres carrés, soit environ sept fois celle de la France. Son chef-lieu était Dakar (Sénégal). L'AEF (Afrique Équatoriale Française) était composée du Gabon, du Moyen-Congo (dont une partie correspond au Gabon, une autre à l'actuelle République du Congo), du Tchad et de l'Oubangui-Chari (devenu la République centrafricaine). Sa superficie atteignait 2 500 000 kilomètres carrés, soit environ quatre fois celle de la France. Son chef-lieu était Brazzaville (République du Congo).

(2) Joseph Caillaux sera traduit devant la Haute Cour de justice. Il est jugé deux fois, avant d'être condamné en février 1920 à 3 ans d'emprisonnement et à la privation de ses droits civiques pour le seul chef de "correspondance avec l'ennemi". On ne lui reproche plus alors qu'une "aide involontaire" apportée à l'ennemi par ses paroles, ses relations et sa virulente opposition politique à la guerre. Sa condamnation provoque l'indignation de toute une partie de la classe politique et de la Ligue des droits de l'homme. Obligé de quitter Paris, il ne revient qu'après la victoire du Cartel des gauches aux élections de 1924. Il est finalement amnistié par le Cartel le 3 janvier 1925, après un vote favorable de la Chambre des députés, proposé par le gouvernement Édouard Herriot, et il reprend aussitôt sa carrière politique.

(3) Le praxinoscope est la première grande invention d'Émile Reynaud en 1876. Breveté en 1877, il s'agit d'un jouet optique donnant l'illusion du mouvement qui fonctionne sur le principe du nouvalistomatrope (technique qui permet de rendre fixe, donc perceptible à l'œil, une image projetée à l'aide d'un système optique). Ce jouet obtient une "mention honorable" à l'Exposition universelle de Paris de 1878 et a un beau succès commercial ce qui permet à son inventeur de continuer ses recherches. Le praxinoscope est ainsi à la base de ses inventions suivantes : une animation à l'intérieur d'un décor (le praxinoscope-théâtre), projetée (le praxinoscope à projection), de longueur indéfinie (le théâtre optique) et en relief (le stéréo-cinéma).

(4) Sur le papier, le baron Manfred von Richthofen, est communément considéré comme l'as des as de la Première Guerre mondiale avec 80 victoires officielles (pour 83 déclarées), mais la confirmation d'une victoire aérienne chez les Allemands était beaucoup moins stricte que chez les Français ou les Britanniques.

(5) Sur les conséquences du raid aérien du 31 janvier sur Paris, l'INA (Institut National de l'Audiovisuel) met en ligne un petit film de plus de 3 minutes sur le sujet, cliquez-ici pour le voir.

(6) En hommage au vaillant capitaine du dragueur auxiliaire Goéland II coulé le 4 septembre par l'U-93, le sous-marin allemand UB-155 récupéré par les Français après la guerre sera rebaptisé le Jean Corre.

1917 - Prisonniers allemands et blessés britanniques

1917 - Soldats allemands en Russie

1917 - Des Français nettoyeurs de tranchées

1916 - Veillée sur le front britannique

1917 - Dans la boue de Somme

1916 - Soldats français dans les Vosges

1917 - Récupération de douilles sur le front de la Somme

1917 - Soldats britanniques dans Somme

1917 - Officiers britanniques à la pause du thé

1917 - Ambulance US type Ford

1916 - Sur le bord d'une mine

1915 - Barges de débarquement dans les Dardanelles

1916 - Soldats austro-hongrois sur le front italien

1917 - Soldats indiens qui récupèrent des douilles

1917 - Soldats de la coloniale à l'épreuve du masque à gaz

1916 - Prisonniers français sur le départ pour l'Allemagne

1916 - Partie d'échec entre deux batailles

1916 - Sur la Voie Sacrée

Quelle folie la guerre !

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Guy

Pour débuter cette dernière année de guerre, j'ai décidé de ne mettre que des photos recolorées sur cette page. Elles ne sont pas dans l'ordre, mais c'est sans importance...