BARBENTANE

en mai 1915

Par décalage pour son édition c’est l’Écho de juillet1915 qui relate les évènements de mai et début juin...

L’Écho de Barbentane de juillet 1915

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Le 11 mai, ordre est donné au centre de l'attaque de conquérir la côte 140 entre Carency et Neuville-Saint-Vaast. Après une courte préparation de deux heures, effectuée par les artilleries lourde et de campagne, l'attaque se déclenche à 14h, mais l'artillerie ennemie bat violemment le terrain; les communications téléphoniques sont coupées, de nombreux agents de liaison tués ou blessés. L'artillerie française observe mal en raison des formes du terrain, et sa liaison avec l'infanterie n'est assurée que précairement. Malgré leur bravoure magnifique, les zouaves et tirailleurs, épuisés, qui essayent malgré tout de progresser, sont cloués au sol tout en enregistrant de lourdes pertes. Les unités qui bordaient la route Carency-Souchez se portent droit au nord, atteignent en quelques heures le bois à l'est du village et, après un dur combat, s'y maintiennent contre tous les efforts de l'ennemi. Celui-ci, coupé de Souchez, ne peut plus communiquer qu'avec Ablain. Au sud, l'action se poursuit dans Neuville-Saint-Vaast par de violents combats, les soldats parviennent à s'emparer du cimetière, mais ne gagnent que peu de terrain à l'est du village...

 

Le lendemain, par deux attaques convergentes, partant l'une de l'ouest, l'autre de l'est, menées avec une magnifique ardeur, les fantassins français encerclent les défenseurs de Carency, dont les derniers îlots tombent. La résistance ennemie, pourtant particulièrement acharnée autour d'une carrière profonde de 80 mètres où les Allemands ont organisé un "fort" complet avec casemates et abris-cavernes, ne peut résister. Un millier de prisonniers saxons et bavarois, dont un colonel, sont capturés dans les ruines. Ce même jour, après une lutte sanglante et acharnée, les fantassins enlèvent le fortin de Notre-Dame-de-Lorette pourtant lui aussi très puissamment protégé avec des fossés, des grilles, des abris-cavernes de 10 mètres de profondeur...

 

Le 13 mai et les jours suivants, les attaquants, en tous lieux, repoussent victorieusement plusieurs contre-attaques. L'offensive du nord est bloquée par le fortin de la Blanche-Voie et par le plateau de Lorette. Par un bombardement d'une intensité exceptionnelle, elle réussit à gagner les pentes qui descendent vers la sucrerie d'Ablain et à s'y maintenir. Toutefois elle perd une partie du village d'Ablain-Saint-Nazaire. Une division essaie de faire un effort directement sur Souchez en attaquant le château de Carleul, mais elle se heurte à de puissantes tranchées ennemies, organisées dans l'intérieur du parc ou finalement cette attaque échoue...

 

En définitive, après 5 jours de violents combats, malgré un très beau succès initial, ni Souchez, ni Neuville-Saint-Vaast, ne sont tombés en entier. Il devient évident que l'ennemi s'est renforcé et ses organisations se sont révélées plus solides qu'on ne l'avait supposé. Dans ces conditions, le général Victor d'Urbal, qui commande l'ensemble de l'attaque, envisage la conquête méthodique d'une nouvelle base de départ, d'où une autre attaque pourrait nous porter à la crête de Vimy, dans sa partie nord, pour s'étaler ensuite progressivement vers la partie sud...

 

L'armée britannique monte une attaque le 16 mai qui réalise d'assez sérieux progrès, et le 18, elle enlève toute la première ligne allemande sur une longueur de 5 kilomètres et une profondeur de 8oo mètres...

 

Mais après le choc de la surprise, la situation des Allemands s'est profondément modifiée. Ils ont mesuré immédiatement la force du coup qui leur était porté et, avec leur méthode habituelle, ils ont pris toutes les mesures pour y parer. 9 nouvelles divisions ont débarqué, de nouvelles lignes de défense ont remplacé celles que nous avons conquises, et doublé celles dont nous n'avons pu nous emparer. Dès le 13 mai, l'artillerie lourde s'est renforcée et, à partir du 18 mai, une concentration de pièces de tous calibres à tir rapide, pourvues de munitions inépuisables, tient sous un feu intense tout le front de la 10ème armée. Alors que le 9 mai, nous dominions l'artillerie ennemie, celle-ci a repris l'avantage pour ne plus le perdre...

 

Aussi les journées du 22 au 29 mai sont-elles marquées par de très violentes contre-attaques sur tout le front et, en particulier à Neuville-Saint-Vaast, sur les pentes de Notre-Dame-de-Lorette et au ravin de Buval. Malgré la vigueur de ces actions, les prussiens ne parviennent nulle part à entamer nos nouvelles lignes, ils sont même repoussés avec de fortes pertes. Le 25 mai, en vue de réduire la poche que forme le village de Souchez à l'intérieur de nos lignes, des fantassins exécutent une attaque concentrique qui se poursuit le 26, mais elle échoue...

 

Passé cette date et jusqu'au 2 juin, il n'y a plus que des actions locales. Toutefois, la bataille est loin d'être finie, elle va se poursuive encore pendant 15 jours, j'y reviendrai en juin 1915...

 

Bien sûr, sur toutes les autres parties du front occidental, ce n'est pas le calme, mais on est loin de la furie meurtrière de la 2ème bataille de l'Artois...

 

Sur le front oriental, c'est le début de la grande offensive austro-allemande de Gorlice-Tarnov, en Galicie, pour éviter l’invasion de la Hongrie par les Russes. Plus de 3 millions de soldats se font face. Après un raid de la cavalerie allemande entre Libau et Vilna, facilement arrêté par les Russes, l'effort se porte sur le milieu du front joint à une forte pression sur le Dounaietz à la frontière de la Prusse-Orientale, appuyée par un croiseur allemand et des torpilleurs qui croisent dans la mer Baltique. Devant Libau, où les Allemands ont amené des forces considérables, les Russes se replient sur une deuxième ligne de fortifications. Mais c'est le front entier qui commence à craquer. Les combats revêtent le caractère d'une grande bataille. Une division russe, cernée, réussit à s'ouvrir un passage pour se replier. Les Russes battent en retraite sur un front de 160 kilomètres et ramènent leurs divisions derrière la rivière San au sud de la Pologne actuelle. Sur la mer Baltique, les Allemands, appuyés par leur flotte, occupent Libau, un port de Lettonie, presque sans combat. En Galicie orientale, les Russes reprennent le col de Doukla et gardent leurs positions sur le versant sud des Carpates. En Courlande, dans la région de Chavli-Mitau, se déroulent des combats de cavalerie sur un large front. Le 15 mai, les Russes sont battus dans les Carpates centrales par la XIème armée du maréchal August von Mackensen. Après la prise de Tarnow (sur le Dunajec) les Allemands en chassent les Russes en passant la Wistoka dans des combats qui occasionnent de lourdes pertes chez tous les belligérants. La bataille se poursuit par des duels d'artillerie où plus de 4 000 canons s'affrontent. Les forts russes, à l'ouest de Przemysl, sont particulièrement visés. Le 31 mai, après avoir arrêté de nombreuses contre-attaques russes où ils laissent beaucoup de prisonniers, les Allemands reprennent l'offensive en utilisant massivement des gaz de combat...

 

Dans la Bucovine, territoire moldave situé au sud de l'Ukraine et au nord de la Roumanie, sur la rive droite du Dniestr, les Russes progressent en faisant des milliers de prisonniers et en récupérant de nombreuses pièces d'artillerie. Mais le 19 mai, les Russes sont violemment attaqués par les 350 000 hommes de l’armée bavaroise, 30 000 soldats russes périssent dans l’assaut...

 

A l'est de la Turquie actuelle, c'est le succès de l’offensive russe dans l’Azerbaïdjan, entre le lac de Van et le lac d’Ourmia. Après la capitulation de Khoi et de Dilmann au début du mois, Van est occupée le 19 mai...

 

Le massacre des Arméniens par les Turcs s'intensifie. Dans les provinces orientales, l'opération se déroule en tous lieux de façon similaire. Les notables sont systématiquement arrêtés au motif d'un prétendu complot contre le gouvernement, leurs maisons perquisitionnées à la recherche d'armes et d'indices. Ils sont ensuite torturés pour leur soutirer des aveux, amenés vers une destination inconnue, puis massacrés dans les environs. Un avis de déportation est publié en vertu duquel toute la population inapte à la mobilisation générale doit être évacuée vers les déserts de Syrie et de Mésopotamie en convois de femmes, d'enfants et de personnes âgées. Ils doivent quitter la ville à intervalles réguliers, à pied, avec peu ou pas de bagages, accompagnés de gendarmes à cheval. Les hommes restants sont systématiquement massacrés dès le départ du dernier convoi. Les plus belles femmes et les enfants sont enlevés pour être revendus en tant qu'esclaves, tandis que le reste de chaque convoi est petit à petit décimé, tant par les gendarmes chargés de les escorter que par des tribus kurdes et autres miliciens recrutés à cette fin. Seuls quelques milliers de personnes survivent à cette déportation. Le 16 mai, c'est la promulgation d’une loi qui prévoit l’installation des réfugiés turcs dans les demeures et sur le territoire des Arméniens. Dans les régions Bitlis et de Diarbékir, presque tous les Arméniens sont assassinés sur place. Constatant les massacres, les gouvernements alliés font une déclaration le 24 mai 1915 dans laquelle ils accusent la Turquie de "crimes contre l'humanité et la civilisation" et s'engagent à tenir pour responsables les membres des gouvernements ottomans ainsi que toutes les personnes ayant participé aux tueries. Après coup, le 26 mai, Talaat Pacha, un des leaders du mouvement Jeunes-Turcs, avertit officiellement le grand Vizir Saïd Halim des mesures qu’il a été contraint de prendre pour étouffer la "révolution arménienne". Le lendemain, le gouvernement ottoman promulgue la loi Tehcir, loi provisoire de déportation, autorisant l'expulsion de la population arménienne hors de l'Empire ottoman, sous couvert de "déplacement de populations suspectes d'espionnage ou de trahison(2)".

 

Dans les Dardanelles, les combats se poursuivent avec acharnement. Les Turcs dirigent de violentes attaques contre les tranchées alliées qui progressent quand même, mais péniblement et au prix de lourdes pertes, dans la péninsule. Tout au long de ce mois, la flotte russe de la mer Noire ne cesse, jour après jour, de bombarder les nombreuses fortifications turques sur le littoral et elle ne se prive pas de couler tout ce qui navigue. D'ailleurs, le 10 mai le croiseur turc Goeben est très fortement avarié et six transports coulés...

 

Plus au sud, les navires alliés bombardent sans relâche les forts, les positions turques et leurs campements. Le 12 mai, la flotte rentre dans le détroit, elle canarde les forts de Kilid-Bahr, Sultanieh et Nagura. Le cuirassé anglais Goliath, qui protégeait le flanc des troupes françaises à l'intérieur de la presqu'île, est torpillé par le destroyer turc Muâvenet-i Millîye, il sombre aussitôt. Le sous-marin anglais, E 11, qui parvient à franchir le détroit en se faufilant sous les filets anti-submersibles, endommage et coule de nombreux transports turcs dans la mer de Marmara, dont 3 à Constantinople même. Cela renforce l'efficacité des sous-marins par rapport à une marine de hauts bords qui perd, du coup, la totale maîtrise des mers dans les marges littorales. D'ailleurs, en appuyant les troupes australiennes sur le rivage dans le golfe de Sarros, le cuirassé britannique le Triumph est torpillé le 25 mai par le sous-marin allemand U 21, il sombre rapidement. Le lendemain, ce même U-boot ajoute le cuirassé Majestic à son tableau de chasse pourtant déjà largement fourni. La perte de ces 3 grands navires diminue très fortement les capacités des forces navales dans le secteur, d'autant plus que par crainte de subir le même sort, les navires ne sortent pas facilement des ports. Pour ajouter à la crise, on signale le passage d'un autre sous-marin allemand dans le détroit de Gibraltar…

 

Sur terre, les combats sont d'une violence inouïe. Considérant que les positions de l'Anzac sont solidement établies, Hamilton déclenche une nouvelle offensive contre Krithia avec 20 000 hommes. Après une préparation d'artillerie de 30 minutes, l'assaut commence dans la matinée du 6 mai. Progressant en terrain difficile, séparées par des ravins, les unités du Pacifique tentent de contourner les positions fortifiées ottomanes. Soumises aux tirs intensifs de l'artillerie et des mitrailleuses qui n'ont pas été repérées par les reconnaissances aériennes, l'attaque est interrompue le soir même. L'arrivée de renforts permet une reprise de l'offensive le lendemain, mais les défenses ottomanes restent infranchissables et les Alliés ne progressent que de quelques centaines de mètres au prix de lourdes pertes. Après cette bataille, le front se stabilise du fait de l'épuisement des deux belligérants. Les stocks de munitions alliés, en particulier ceux de l'artillerie, sont presque épuisés et les deux camps profitent de l'accalmie pour se réapprovisionner et étendre leurs réseaux de tranchées. Des combats sporadiques se poursuivent néanmoins avec des raids et des attaques à la grenade contre des tranchées parfois séparées de seulement quelques mètres. Grâce aux ballons captifs et aux réflecteurs des Alliés qui éclairent le terrain, les troupes turques souffrent le martyre, mais résistent vaillamment. Les tireurs de précision, pas encore appelé snippers, sont une menace persistante pour les deux camps et le commandant de la 1ère division australienne, le major-général William Bridges, est mortellement blessé par l'un d'eux le 18 mai. Le 19 mai, 42 000 Ottomans lancent une offensive contre la baie Anzac pour "rejeter à la mer" les 17 000 Australiens et Néo-Zélandais qui s'y trouvent. Manquant de munitions et de pièces d'artillerie, les Ottomans espèrent que l'effet de surprise conjugué à leur supériorité numérique permettra de l'emporter. Mais leurs préparatifs sont repérés par un appareil de reconnaissance britannique la veille. Sans effet de surprise, l'assaut est un désastre et les turcs perdent 13 000 hommes dont 3 000 tués contre 160 morts et 468 blessés du côté allié. Les pertes turques sont telles, qu'un cessez-le-feu est organisé par l'officier de liaison britannique Aubrey Herbert le 24 mai pour inhumer les corps reposant dans le no man's land. Cet évènement, extrêmement rare, donne lieu à des actes de fraternité semblables à ceux de la trêve de Noël 1914 sur le front de l'ouest...

 

Le Front Italien (en allemand Gebirgskrieg "la guerre de la montagne"), c'est le nom donné aux opérations militaires et aux batailles menées par l'armée royale italienne et ses alliés contre les armées de l'Autriche-Hongrie et de l'Allemagne dans l'Italie nord-orientale durant la Première Guerre mondiale (1915-1918). Le commandement des forces armées italiennes est confié au général Luigi Cadorna. Le nouveau front a pour théâtre d'opérations l'arc alpin du Stelvio à la mer Adriatique et l'effort principal destiné à percer le front se déroule dans la région des vallées d'Isonzo en direction de Ljubljana (maintenant ville en Slovénie), Trieste, Fiume et la péninsule d'Istrie. Dans les Alpes du Tyrol, après une première avancée italienne, les Austro-Hongrois reçoivent l'ordre de se retrancher et de résister. La guerre devient une guerre de tranchées semblable à ce qui se passe sur le front occidental, la seule différence est que, alors que sur le front occidental les tranchées sont creusées dans la boue, sur le front italien, elles sont sculptées dans la roche et les glaciers des Alpes au-delà de 3 000 mètres d'altitude...

 

Le 24 mai, au début des hostilités, les Austro-Hongrois ne peuvent que se retirer en adoptant la tactique de la terre brûlée, en détruisant les ponts et les maisons. En direction de Trieste, ville austro-hongroise mais peuplée aux trois-quarts d'Italiens, les soldats de Victor Emmanuel III s'emparent du val d'Inferno, les aviateurs italiens bombardent l'usine d'électricité et la gare de Montfalcone. Plus au nord-ouest, vers le Tyrol, ils disposent leurs troupes sur les hauteurs conquises entre le Judrio et l'Isonzo. Le 26 mai, l'Italie déclare le blocus du littoral austro-hongrois et celui de l'Albanie. Elle fait saisir sept paquebots autrichiens dans le port de Gênes. Vers Trieste, les troupes italiennes s'emparent de Cormons et des hydro-avions lancent des bombes sur la ligne de chemin de fer entre Trieste et Nabresina. Plus au nord-est, à la frontière du Tyrol et du Trentin, les troupes italiennes prennent l'offensive de la Valline jusqu'à la Carniole, sur un front de plusieurs centaines de kilomètres. Après des combats d'artillerie, les forts autrichiens de Busa et du Spitzverb sont gravement endommagés, celui blindé de Luserna est détruit. Puis elles s'emparent du sommet du Spessa, du défilé de Tre-Cocci et de Cortina-Dampezzo. Le dernier jour du mois, elles prennent les hauteurs de Comi-Zugua qui dominent Roverto et le mont Belvédère qui domine Fiera-di-Primieri. Sur la côte adriatique, un dirigeable italien incendie l'arsenal du grand port de guerre autrichien de Pola et une escadrille italienne de contre-torpilleurs bombarde les chantiers de Monfalcone, causant de graves dégâts…

 

La une de l’Écho de Barbentane de juillet 1915 est consacrée au général Maunoury, ancien gouverneur de Paris et l’article se termine en un curieux poème…

 

Suivi d'un autre poème donnant aux uns de la tendresse et à un autre bien ciblé, de la méchanceté. Il semble que cette dernière œuvre soit collective, l'association d’un curé et d’un soldat du génie. Il a été envoyé à l’Écho par Émile Pialot…

 

Avec l’entrée en guerre de l’Italie, l’Écho relate les 20 déclarations officielles de guerre entre le 28 juillet 1914 et 24 mai 1915. A la fin de cet article, on y apprend comment les membres mobilisables de la colonie italienne de Barbentane partirent se présenter au consulat d’Arles et croyez-moi, c’est court mais ça vaut le coup d'être lu…

 

Pour les fêtes de Jeanne d’Arc, les agapes de l’année précédente n’étaient vraiment plus d’actualité…

 

Dans le livre d’or, les soldats Fernand Barral, Pascal Régis, Louis Moucadeau, Jean-Baptiste Bonjean et le Docteur Gruzu sont cités pour leurs gestes courageux et héroïques…

 

Des nouvelles aussi du blessé Fortuné d’Andigné données par sa mère. Guillaume Fontaine, salement touché à la jambe, est en soins à Neufchâteau dans les Vosges…

 

Pour la première fois depuis le début de la guerre, il n'y a aucun tué barbentanais en ce mois de mai 1915…

 

L’allocution pour le service funèbre de Michel Sarrazin, blessé le 22 septembre, prisonnier et qui mourut officiellement le 16 avril 1915 (non pas en février comme c’est marqué dans l’Écho) est retranscrit. Retranscrites aussi les conditions de sa blessure mortelle par son copain Théophile Pascal…

 

Une quête officielle est organisée le dimanche et le lundi de Pentecôte (les 23 et 24 mai 1915) dénommée "Journée Française du Secours National". Les 22 jeunes filles qui vendent divers insignes sont toutes nommément citées. Cette journée a rapporté 355 francs et 25 centimes, somme importante, ce qui met en joie le 1er adjoint faisant office de maire…

 

Comme toujours le courrier militaire est d’importance mais il est aussi savoureux. C’est Jean Fontaine qui, à la lecture de l’Écho, revit son riant Barbentane ; c’est Émile Pialot qui, pour la 1ère fois, parle des gaz de combat ; c’est le blessé Louis Moucadeau qui relate qu'avec ses collègues ils ont réussi à chasser trois lièvres et un lapin et ils vont les manger ; c’est Marius Bruhat, un temps Barbentanais, qui se régale avec l’Écho ; c’est Pierre Meyer qui est "en joie" car il a vu 10 barbentanais d'un coup ; c’est Julien Audibert, blessé, qui de Vichy voit le sinistre défilé des estropiés à vie ; c’est le cycliste Louis Lambert qui a eu la visite bonhomme de Monsieur Raymond Poincaré alors Président de la République ; c’est Louis Jullien qui, dans les tranchées, se compare aux taupes ; c’est Jean Bon qui a compté 400 Allemands morts dans le no man's land entre les tranchées ; c’est Gibaud qui est fier d’avoir combattu la tête haute contre "les bandits teutons" ; c’est Louis Ayme qui accueille les Boches "à la fourchette" ; c’est un Louis Mus qui mange un civet de lièvre dans un cadre bucolique ; c’est Léopold Michel qui donne son menu du jour assez appétissant mais pris au son de la canonnade ; c’est Louis Moucadeau qui est heureux de parler provençal avec un rognonais ; c’est Marius Martin qui écrit directement en provençal ; c’est Pierre Ayme qui se révèle très guerrier ; c’est Pierre Mouret qui s’engueule directement avec les Allemands toute la nuit ; c’est Etienne Bernard qui, au Maroc, pétrit du pain ; c’est Jean-Marie Joubert qui écrit de Turquie ; c’est Louis Julien qui relate comment ils ont appris aux Allemands l’entrée en guerre de l’Italie avec "les discussions" qui s’en sont suivies et pour finir, c’est le prolixe épistolier Léopold Michel qui s’est fait accueillir par un aumônier directement en provençal…

 

Dans l’état religieux des mois d'avril et mai 1915, que des baptêmes et des enterrements, dont celui de Camille Gaffet à Cette (maintenant Sète), qui n’a pas résisté aux nombreux malheurs dont sa famille est accablée depuis le mois de janvier…

 

Guy

Le 7 mai, le Japon présente un ultimatum à la Chine demandant une réponse, dans les deux jours, aux revendications nippones. Le lendemain, après le retrait du paragraphe concernant les chemins de fer du Sud, la Chine accepte. Le 25 mai, c'est la signature d’un traité sino-japonais qui satisfait toutes les revendications du Japon sur le Chantong (Shandong), la Manchourie méridionale, la Mongolie-Intérieure orientale, les mines de la Chine centrale et la province du Fou-Kien. Une note annexe promet la restitution à la Chine du "territoire à bail" de Kiao-tchéou (Jiaozhou) à la fin de la guerre contre un autre dont l’emplacement reste à déterminer. En fait, la Chine est devenue la vassale du Japon...

 

Le 14 mai, à Lisbonne, éclatent de nombreuses émeutes républicaines. Manuel José de Arriaga, le premier président élu de la République portugaise, doit démissionner. Il est remplacé par le poète et essayiste Teófilo Braga jusqu’en août quand est élu Bernardino Machado...

 

Le 18 mai, à Londres, c'est le début d'une crise ministérielle provoquée par la division du gouvernement sur la poursuite ou l’arrêt des opérations dans les Dardanelles. Sous la pression du chef du parti libéral, David Lloyd George, le Premier ministre Herbert Asquith décide de former un cabinet d’unité nationale avec des Libéraux et des Conservateurs. Le 23 mai, David Lloyd George devient ministre de l’Armement et Arthur James lord Balfour, le chef du parti conservateur, remplace Winston Churchill à l’Amirauté, celui-ci paye là, et cash, son échec dans les Dardanelles. Le lendemain, lord John Arbuthnot Fisher, le 1er lord de la mer, démissionne. Il était en désaccord profond avec Churchill au sujet de l'opération dans les Dardanelles. Il aurait préféré appuyer de sa flotte un débarquement conjoint avec les Russes dans la mer Baltique en vue d'attaquer directement l'Allemagne par le Nord. Il est remplacé par l'amiral Sir Henry Jackson...

 

Le 28 mai, à Berlin, nouvelle manifestation des femmes pour la paix et contre la hausse des prix...

 

Le 29 mai, les Alliés remettent à Vasil Radoslavov, président du Conseil bulgare, une note officielle acceptant toutes les revendications territoriales de la Bulgarie concernant la Macédoine, la Dobroudja méridionale et la ville portuaire de Cavalla afin d'éviter que ce pays n'entre en guerre aux côtés de l'Allemagne...

 

Dans la guerre maritime, le 1er mai, l'amirauté britannique annonce la reprise du trafic des marchandises entre le Royaume-Uni et la Hollande et un nouveau cuirassé français Languedoc est lancé avec succès à Bordeaux. Dans cette guerre maritime, si les navires de surface britanniques ne sont pas inactifs en coulant des contre-torpilleurs allemands, ils sont loin d'avoir l'efficacité redoutable des submersibles ennemis. L'activité sous-marine allemande est toujours aussi intense autour des Îles britanniques sans aucune distinction de nationalité, tout ce qui flotte est systématiquement visé, parfois coulé. D'ailleurs, aux USA, l'ambassadeur allemand annonce que les passagers des vaisseaux alliés voyagent à leurs risques et périls. Le pétrolier étasunien Gulflight est torpillé par le U 30 au large des Cornouailles, une erreur disent les Allemands. Il ne coule pas et s'échoue sur les îles Scilly. Toutefois, comme son capitaine et un matelot sont tués, les USA protestent et rédigent une nouvelle note stipulant que l'Allemagne doit reconnaître aux pays neutres le droit de se diriger vers n'importe quel endroit à bord de bâtiments marchands neutres ou belligérants. Le vendredi 7 mai, le transatlantique géant britannique Lusitania, qui reliait New-York à Liverpool, est torpillé et coulé par le U 20 au large des côtes de l'Irlande. Il y avait à bord au moins 2 000 personnes dont près de 120 étasuniens. 700 personnes environ purent être sauvées. Ce torpillage met en émoi l'ensemble des États-Unis. Le président Thomas Woodrow Wilson insiste pour que Berlin reconnaisse avoir violé le droit international et il réclame des dédommagements. L'Allemagne refuse, prétextant que le transatlantique était armé et qu'il transportait aussi des munitions dans ses soutes(1). Ce naufrage a un retentissement mondial, les journaux US le considèrent comme une "victime de la barbarie allemande". L'Amirauté britannique est elle-même suspectée d'avoir laissé faire pour obliger les USA à entrer en guerre. Du coup, inquiet d'une possible irruption rapide des USA dans la guerre, Berlin décide le 27 août de restreindre fortement son offensive sous-marine. Mais rien n'y fait. Auparavant hostile à la guerre, l'opinion publique US évolue peu à peu en faveur d'un engagement aux côtés des Alliés contre les Empires centraux de la Triple-Alliance (Empire allemand, Empire d'Autriche-Hongrie et Empire ottoman). L’Allemagne ne reprendra sa guerre sous-marine totale qu'en janvier 1917. Pour l'instant la guerre ne change pas et le 26 mai c'est le vapeur étasunien Nebraskan, affrété pour le transport du charbon, qui est torpillé au nord de l'Irlande...

 

Suite à l'entrée en guerre de l'Italie, un nouveau front s'ouvre dans la mer Adriatique. Le lundi 24 mai de petites unités navales et des aéroplanes autrichiens attaquent différents ports italiens, notamment Venise et Ancône. Les torpilleurs italiens avec l'artillerie anti-aérienne en ont facilement raison et causent des pertes sensibles aux bâtiments austro-hongrois. Le lendemain, un croiseur italien est atteint par un torpilleur autrichien près de Lissa. Toutefois, et durant tout le conflit, la mer Adriatique restera un point sensible que jamais les marines italienne et française n'arriveront à maîtriser. Les ports austro-hongrois comme Cattaro, Sebenico et Pola, deviennent des sanctuaires très bien protégés dans lesquels se retranchent les navires de la flotte de la Triple Entente, surtout leurs meurtriers sous-marins. Il en résulte que le petit Monténégro sera toujours très difficile à ravitailler par les navires alliés...

 

Sur le front occidental, mai sera essentiellement marqué par la 2ème Bataille de l'Artois (en allemand Lorettoschlacht). Son objectif est triple, d'une part chercher à percer le front allemand, empêcher un retrait de troupes pour combattre les Russes dans leurs campagnes de printemps et aussi permettre à l'armée italienne d'assurer sa mobilisation et sa concentration sans risque d'attaque surprise...

 

C'est à la demande du généralissime Foch, qu'est établi le projet détaillé d'une opération offensive puissante à monter au nord d'Arras. Ce plan comporte une attaque principale avec pour objectif la crête de Vimy dans le Pas-de-Calais, car elle domine sous ses canons toute la plaine qui s'étend jusqu'à Douai. Elle est appuyée par deux attaques de flanc, l'une au nord, visant la crête de Notre-Dame-de-Lorette et Souchez, l'autre au sud vers Bailleul-sir-Berthoult. De son côté, la 1ère Armée britannique attaquera plus au nord en direction de La Bassée en liaison avec les forces françaises. Encore plus au nord, une attaque de diversion sera faite avec des troupes françaises en direction de Loos. En rêve secret, les stratèges français espèrent que cette ligne de crête change de main pour en tirer d'importants résultats...

 

C'est bien la première fois qu'en France une attaque est aussi minutieusement préparée. On renforce la 10ème armée française prévue pour l'attaque principale de trois corps d'armée supplémentaires, de 72 pièces de gros calibre, d'une dotation en matériel et munitions calculés pour une bataille de dix jours d'après l'expérience de l'offensive d'hiver en Champagne. Depuis 3 mois, les soldats ont aménagé le terrain non seulement en vue de rendre le front inviolable, mais surtout pour préparer l'offensive. D'une façon générale, ces travaux se composent de deux lignes parallèles face aux tranchées ennemies, réunies entre elles par de nombreux boyaux dont le nombre va augmentant à mesure qu'on se rapproche de la première ligne. Le tout est parsemé d'une série de places d'armes échelonnées en profondeur pour mettre au plus près, et aussi à l'abri, les unités de réserve. Les chemins de colonnes pour l'artillerie sont préparés avec soin. On installe des postes de commandement, des postes de secours, des projecteurs, des dépôts d'outils, d'autres avec des munitions, des fusées, des stocks de matériel divers, des dépôts d'eau et de vivres. On crée, pour doubler toutes les communications, un réseau téléphonique enterré. La préparation tactique a été poussée avec un soin extrême dans les moindres détails. Les nombreuses photographies aériennes sont remises directement aux exécutants concernés. Pour parfaire leur connaissance du terrain, les unités d'attaque sont amenées à tour de rôle dans les tranchées face aux Allemands, puis retirées à l'arrière, pour être repositionnées à la veille de l'offensive. Les objectifs sont définis très nettement pour chaque unité et chaque officier sait exactement ce qu'il doit faire. La préparation morale des combattants n'est pas négligée. Les chefs, à tous les niveaux hiérarchiques, ont réuni leurs subalternes pour leur faire part des intentions du commandement. D'ailleurs, tous, du fait de leurs allées et venues aux premières lignes, peuvent se rendre compte que la préparation matérielle est poussée méthodiquement dans ses moindres détails, tous ont une confiance absolue dans le succès. L'artillerie, de son côté, a tout mis en œuvre pour assurer la destruction des ouvrages et des tranchées ennemis. Des observateurs postés très en avant, jusque sur les premières lignes, assurent à cet effet la précision du réglage. D'autre part, grâce aux nombreuses photographies prises par les aviateurs, l'organisation ennemie est parfaitement connue, du moins en apparence…

 

Tout d'abord fixée au 1er mai, la date de l'opération est retardée de quelques jours pour parfaire la préparation qui consiste à multiplier les communications entre les tranchées de premières lignes, à accroître le nombre des grands boyaux d'accès et ceux d'évacuation...

 

Tous les préparatifs terminés, le déclenchement de l'attaque est fixé au 7 mai, sur la proposition du général Foch. Le maréchal French, prévenu, fait savoir que la collaboration de la 1ère armée britannique reste acquise, sous réserve que trois divisions françaises soient maintenues à sa gauche, les reliant ainsi à l'armée belge dans la région d'Ypres, où l'ennemi, depuis l'attaque du 30 avril, ne cesse de se montrer très actif...

 

En prélude, le 4 mai, la préparation d'artillerie commence. Elle va durer plusieurs jours dans le but de démolir les points fortifiés et les organes de flanquement ennemis. Elle est suivie d'un bombardement combiné de l'artillerie de campagne pour détruire les défenses accessoires et de battre les coins du terrain susceptibles d'abriter des réserves. Enfin, une puissante artillerie de tranchée est chargée de la destruction des tranchées ennemies dans la zone où la proximité de nos lignes empêche le travail de l'artillerie lourde. Les plus légères de ces pièces, des canons de 58 anciens modèles, doivent accompagner l'attaque d'infanterie…

 

Mais, comme le temps est très mauvais les 6 et 7 mai, le commandement décide de reporter l'attaque au 9. Dans la soirée du 8, toutes les divisions de cavalerie disponibles sont alertées et tenues prêtes à se porter dans la zone de la 10ème armée. Le 9 au matin, toutes les disponibilités qu'il est possible de prélever sur les autres armées voisines sont rapprochées de la bataille, notamment le corps de cavalerie Conneau qui se concentre dans la région d'Amiens, prêt à marcher vers le nord et la 8ème division de cavalerie, qui débarque vers Hesdin, en arrière de la 10ème armée. Enfin, le général Joffre se transporte à Doullens dans la Somme, à 40 kilomètres du front quand même, où il installe son poste de commandement. Toutes les mesures sont ainsi prises pour que si un succès important est remporté par la 10ème armée, il puisse être aussitôt exploité avec la rapidité et la puissance souhaitables...

 

L'attaque principale est menée sur un front d'environ 19 kilomètres, en prenant pour objectif les hameaux de La Folie, Thélus, Bailleul, Point-du-Jour. Elle est appuyée par une action de diversion dans la direction de Loos et Annay. Elle débute à 4h30 à la levée d'un jour radieux. Déjà, la veille, le soleil et le vent ont asséché la boue qui rendait la circulation difficile dans les boyaux. A 6 h, la préparation d'artillerie de tranchée commence et acquiert toute son intensité. Les tirs sont parfaitement réglés, les coups tombent en plein sur les ouvrages allemands dont les défenses accessoires sont bouleversées. 4h plus tard, l'artillerie lourde allonge son tir, l'attaque d'infanterie se déclenche…

 

Au soir de ce 9 mai, les résultats sont très inégaux. En certains points, les troupes remportent un succès très brillant, inespéré même. Au nord, la progression est de 4 kilomètres vers Notre-Dame-de-Lorette et Souchez. Au sud, le hameau de La Targette et une partie de Neuville-Saint-Vaast sont conquis. Plus au sud, à Écurie, les troupes d'attaque sont arrêtées par des mitrailleuses restées intactes, et n'obtiennent que des résultats insignifiants. Par contre, au centre, les soldats du 1er régiment de la Légion étrangère et les troupes marocaines traversent d'un seul élan toutes les lignes de tranchées ennemies et, à 11h, l'ennemi a complètement disparu du front d'attaque. Des éléments pénètrent dans Givenchy, d'autres poussent jusqu'à la lisière du Petit-Vimy. Revers de la médaille, l'extraordinaire rapidité de cette avance a absorbé les réserves tactiques, et les autres troupes sont massées beaucoup trop loin, à 8 kilomètres, pour combler rapidement le vide ainsi créé. Elles n'arriveront que vers 15h...

 

Entre temps, l'ennemi s'est ressaisi. Il a amené aux abords de La Folie d'une part, et vers Souchez d'autre part, des mitrailleuses et de l'artillerie qui prennent sous un feu violent la ligne de combat. Il s'ensuit des engagements très confus où les troupes d'attaque ont les plus grandes difficultés à se maintenir, d'autant plus que l'artillerie de tranchée, dont les munitions sont presque épuisées, ne peut plus les appuyer avec efficacité. Au nord, des soldats pénètrent dans le cimetière de Souchez, pendant que des éléments avancés atteignent Givenchy. L'état-major, se rendant compte de la réussite complète de l'attaque, donne l'ordre d'avancer l'artillerie. A 11h, une première batterie vient s'établir au grand trot à l'ouest du bois de Berthonval. Mais de violentes contre-attaques mettent à mal les soldats à Givenchy, ils se replient vers le Cabaret-Rouge, pendant que d'autres se retirent vers la route Souchez-Carency...

 

En résumé, pour cette première journée, sur le flanc nord et le centre jusqu'à Neuville-Saint-Vaast, les objectifs assignés, même les plus éloignés, sont largement atteints avec un butin de plusieurs dizaines de mitrailleuses, plusieurs canons, 2 000 prisonniers dont de nombreux officiers. Mais les soldats sont épuisés, hors d'état de poursuivre. Les Allemands amènent rapidement des réserves. En plus, Neuville-Saint-Vaast est une importante localité puissamment fortifiée où l'ennemi a transformé chaque maison et chaque cave en tranchée couverte. Au sud, l'attaque est tenue en échec par une série de fortifications nommée l'Ouvrage du Labyrinthe. Il est composé d'abris couverts, de cavernes bétonnées, de blockhaus pour mitrailleuses et une multitude de réseaux de barbelés, le tout est si bien camouflé que les photographies aériennes n'ont rien décelées Ni les tirs de démolition de l'artillerie lourde, ni l'artillerie de campagne n'ont pu détruire ces formidables défenses. De plus, la tranchée de départ se trouvait trop loin de celle à atteindre. Aussi, à peine les soldats sont-ils debout dans no man's land qu'ils sont impitoyablement fauchés par les excellentes mitrailleuses allemandes. Quant à l'attaque accessoire sur Loos, bien plus au nord, bénéficiant de l'effet de surprise elle permet aux troupes de pénétrer dans le village. Mais les feux concentriques des batteries allemandes placées dans les maisons d'Hulluch et de Lens, les obligent rapidement à se replier dans les premières tranchées conquises. Enfin, l'attaque de la 1ère armée britannique, entre Notre-Dame-de-Lorette et Loos, lancée le même jour, réussit tout d'abord à s'emparer des premières lignes allemandes mais d'immédiates contre-attaques ont pour conséquence la reprise une grande partie du gain réalisé…

 

Le lendemain, il ne pouvait plus être question de surprise, mais là où les Allemands avaient cédé, l'état-major veut poursuivre l'offensive. En conséquence, au centre, les unités de réserve montent en ligne. L'artillerie lourde, comme celle de campagne, s'avancent au plus près. Au centre, la division marocaine est vivement attaquée, mais elle tient bon. Toute la journée ce ne sont que fusillades et 'échanges d'artillerie. A 16h, une attaque allemande beaucoup plus massive est repoussée vigoureusement. Au nord, débouchant de Souchez, une autre contre-attaque allemande est arrêtée par le feu des fantassins qui s'y sont préparé toute la journée. Profitant du terrain boisé et ondulé, les Allemands ont depuis décembre puissamment fortifié les abords de Carency, avec une quadruple ligne de tranchées qui défend le village, dont chaque rue et chaque maison sont transformées en blockhaus. Les caves servent de communications souterraines. Dans les très nombreux vergers sont installées toutes les variétés de canons de l'artillerie allemande, du 105 jusqu'au 210. Des lance-bombes de tous modèles, et d'innombrables mitrailleuses sous casemates, assurent la sécurité d'une garnison qui comprend quatre bataillons d'élite et six compagnies de pionniers. Avec les avancées actuelles faites au nord et au centre, ce village forme maintenant un saillant menaçant qu'il faut réduire à tout prix. Le 10, la lutte pour sa conquête est épique ; au soir les assaillants sont établis sur la route Carency-Souchez. Les défenseurs ne communiquent plus que souterrainement avec Ablain-Saint-Nazaire et Souchez...

La situation de la Guerre en Mai 1915

 

Dans la situation politique, en France, la Fédération des Travailleurs décide de ne pas célébrer le 1er mai. Le 6 mai Alexandre Ribot, ministre des Finances, dépose à la Chambre un projet de loi qui a pour but d'élever à 6 milliards la limite des bons de la Défense nationale. Le 18 mai Albert Thomas est nommé sous-secrétaire d'État à l'artillerie et aux équipements militaires. Le lundi 24 mai, à l'annonce de l'entrée en guerre de l'Italie, Alexandre Millerand, alors ministre de la Guerre, adresse aux généraux Joffre (du front occidental) et Gouraud (du corps expéditionnaire des Dardanelles) une proclamation saluant, dans cette intervention, un nouveau gage de victoire définitive…

 

C'est le 3 mai que l'Italie dénonce le traité de la Triple-Alliance, qui la liait aux empires centraux. Le 13 mai, à la suite d’une ultime tentative de l'avocat de la neutralité italienne, Giovanni Giolitti, visant à empêcher la guerre, Antonio Salandra démissionne. Il laisse au roi la décision de la guerre, celui-ci le rappelle aussitôt. Le lendemain, à Rome, l'écrivain Gabriele d'Annunzio lance un appel nationaliste qui s’inscrit dans un vaste mouvement favorable à l’entrée en guerre. Benito Mussolini, alors directeur du Popolo d'Italia, soutient cette action. Le 20 mai, par 407 voix contre 74, la Chambre italienne accorde les pleins pouvoirs au gouvernement Salandra pour déclarer la guerre à l’Autriche-Hongrie. Le lendemain, le Sénat italien, à l'unanimité, adopte l'ordre du jour approuvant les déclarations du ministère Salandra. Le samedi 22 mai, le roi d'Italie signe le décret ordonnant la mobilisation générale. Le 23 mai, l'Italie déclare la guerre à l'Autriche et décrète la mobilisation générale. La guerre effective ne commencera que le lundi 24 mai...

Le village de Carency en Artois après les combats

Chargement d’un "crapouillot" l’artillerie de tranchée

Cuisine roulante allemande

Aménagement des tranchées allemandes en Artois

Entraînement des soldats français au port du premier masque à gaz

Soldats allemands au repos à Metz

Camouflage de l’artillerie britannique

Le torpillage du Lusitania le 7 mai 1915

Spahis en Artois avant l’attaque

Soldats macédonniens dans les Balkans

Soldats ottomans montant au front dans les Dardanelles

Convoi d’enfants lors du génocide des Arméniens

Cavalerie italienne dans les Alpes austro-hongroises

Débarquement d’un canon par des marins français dans les Dardanelles

Interrogatoire de prisonniers turcs par des Britanniques dans les Dardanelles

En bleu, les premières conquêtes italiennes en mai 1915

Soldats français parés pour la guerre des gaz en mai 1915

En gare de Lyon, grands blessés rentrant de captivité

Le sous-marin français Saphir

Convoi de munitions britanniques en route vers Ypres

Convoi de déportés arméniens

Cuirrassé français le Saint-Louis en mer Égée

Quelle folie la guerre !

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Barbentane, le plus beau village de l'Univers

Tous mes remerciements à toutes celles et ceux qui m’ont aidé dans ces tâches de reconstitution de notre patrimoine barbentanais : prêt de brochures, de photos, des Écho de Barbentane, aide, corrections et autres…

Guy

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Les principaux axes de l’offensive en Artois en mai et juin 1915

Bataille de l’Artois en mai-juin 1915

Tombes marocaines à Notre-Dame-de-Lorette

Notables arméniens pendus par les Turcs

Dardanelles, enlèvement des soldats morts lors du cessez-le-feu du 24 mai

Australiens dans une tranchée aux Dardanelles

Revendications italiennes sur l’Autriche-Hongrie

Accident ferroviaire de Quintinshill le 22 mai 1915

Charge des ANZAC dans les Dardanelles

(1) Les Allemands étaient très bien renseignés. Il est maintenant certain que le navire était armé de 12 canons et que ses soutes convoyaient une grande quantité d'obus, de munitions et d'explosifs. Tout ce chargement n'est peut-être pas étranger au fait que ce sont deux explosions assez rapprochées qui ont causé son naufrage rapide en moins de 18 minutes. Le capitaine, averti de la présence d'un sous-marin, avait pourtant fait fermer en prévision d'une attaque les portes étanches et fait préparer en conséquence les embarcations de sauvetage...

(2) Cette loi ne sera abrogée officiellement que le 4 novembre 1918, par le parlement ottoman d'après-guerre, car déclarée inconstitutionnelle...

Marins français au cap Helles dans les Dardanelles