BARBENTANE en janvier 1915 |
Par décalage pour son édition c’est l’Écho de mars 1915 qui relate les évènements de janvier 1915... |
Quelle folie la guerre ! |
Barbentane, le plus beau village de l'Univers |
L’Écho de Barbentane de mars 1915 |
Tous mes remerciements à toutes celles et ceux qui m’ont aidé dans ces tâches de reconstitution de notre patrimoine barbentanais : prêt de brochures, de photos, des Écho de Barbentane, aide, corrections et autres… Guy |
Documents annexes à télécharger au format PDF |
La situation de la guerre en janvier 1915 Sur le front occidental rien de neuf. Tous les jours on s'entretue ici et là, presque sans répit, sauf quand le temps est si mauvais que cela en devient impossible. A titre d’exemple, du 1er au 17 janvier 1915, il tombe sur le nord-est de la France 115mm de pluie, quand la moyenne pour un mois de janvier normal est de 60. C'est le règne des duels d'artillerie, la pluie d'obus ne s'arrête jamais. A tel point que tous les soldats savent maintenant reconnaître au départ du coup, de quel type de canon il s'agit, la nature de la munition tirée, et surtout s'il faut s'en protéger ou pas. Sont essentiellement visés par ces duels, les arrières des belligérants, pour contrebattre leur artillerie et désorganiser les transports de troupes, de munitions, et rendre très dangereuses les relèves des soldats dans les tranchées de premières lignes.... Les combattants des deux camps sont toujours avec le même type d'uniforme, le même équipement individuel ou presque. Pour les Français, ces tenues sont totalement inadaptées aux mêlées des tranchées. Elles sont lourdes, gardent l'humidité, voyantes, ne protègent guère du froid et toujours pas de casques. Le fusil Lebel se révèle plus un handicap qu'une arme efficace dans cette nouvelle guerre statique. Fusil avant-gardiste lors de sa conception en 1886(1) avec ses balles chemisées, qui utilisent de la poudre "B" sans fumée, et son chargeur 8 coups, il devient un handicap dans la guerre des tranchées. Grand de 1m30 (1m80 avec sa baïonnette), lourd avec ses 4 kg, pas facile à recharger, s'il est précis, le manque de protection sur la partie supérieure du canon rend l'arme brûlante après un tir rapide de plus de 20 cartouches. Dès le début de la guerre il est surclassé par les Mauser allemands, les Enfield anglais et surtout par le Mosin-Nagant russe qui est l'arme la plus moderne de l'époque. Pourtant il restera le fusil légendaire des Français, indissociable de la Grande Guerre... Malgré son utilisation massive, l'artillerie ne se modernise pas ou très peu. Le révolutionnaire 75 français est totalement inutilisable dans les nouvelles batailles. Du coup, on le transforme bien vite en arme de défense anti-aérienne sur un socle fixe tournant. Les canons, de type court ou long, de calibres 120, 155 ou 320mm, aux munitions faciles à fabriquer et à transporter, restent les pièces les plus utilisées du côté des Alliés. Les Allemands innovent en réutilisant des canons "marine", inutilisables en mer du fait d'une flotte coincée dans ses ports. Ils les installent dans des casemates bétonnées et abritées, leur permettant de tirer jusqu'à 37 kilomètres de distance. Ce sont ces canons du type Lange amélioré au calibre de 380mm qui pilonneront Verdun durant toute l'année 1916 et qui bombarderont Paris en 1918 avec le "Canon de Paris" (Parisgeschütz) d'une portée de 126 kilomètres(2). Par contre, la guerre des tranchées crée deux nouveaux types de canon, les obusiers (canons lourds) et les mortiers (canons plus légers) à tir "en cloche" pour dévaster les tranchées adverses à de très courtes portées. Ce sont ces armes que les soldats des premières lignes redoutent le plus, elles feront des ravages, car nul ne peut s'en protéger... Les "dreadnoughts" rentrent maintenant en escadre. Ce sont les nouveaux cuirassés du XXème siècle. Ils tirent leur nom du navire de guerre britannique HMS "Dreadnought", lancé en 1906, qui présentait deux caractéristiques nouvelles pour l'époque : son artillerie principale n'était que d'un seul calibre, et il était propulsé par un système révolutionnaire de turbine à vapeur. Son impact fut si grand que les cuirassés construits après lui reprirent ces innovations. Toutefois, la grande majorité des bateaux de haute-mer : croiseurs, destroyers et cuirassées, marchent toujours à la vapeur classique au charbon. Si leurs flancs sont blindés, leurs ponts ne le sont pas encore, car l'aviation est toujours sans danger pour ces géants des mers. Les hydravions embarqués ne sont vraiment utiles que pour le renseignement au-delà de l'horizon, et encore à condition qu'il fasse beau temps. Par contre, l'arme sous-marine se développe maintenant sur une grande échelle. Pourtant c'est une arme ancienne puisque le premier semi-submersible de l’époque moderne, le "Drebbel" du nom de son inventeur, fut testé et amélioré entre 1620 et 1624 dans la Tamise à Londres. C'est seulement en 1902 que les premiers télescopes apparaissent, puis les Allemands généralisent le moteur diesel à leurs sous-marins, pour en faire des armes redoutables. En 1917, ces submersibles mettent presque en péril la guerre en neutralisant le ravitaillement des Alliés par les États-Unis et les autres pays non directement impliqués. Cependant, la mise au point de l’ASDIC au début de 1918 permettant la détection active des sous-marins, et les grenades sous-marines à mise à feu programmée selon la profondeur, rendra cette arme beaucoup moins efficace à la fin de ce conflit... L'aviation militaire est balbutiante. Juste pour mémoire la France a commencé la guerre avec moins de 10 avions militaires, et pour les autres belligérants ce n'est guère mieux. Par contre, tout le monde s'accorde à dire que la reconnaissance aérienne est un atout de première importance dans ce conflit. En effet, dans un front long de 700 kilomètres sur le théâtre occidental, profond parfois de plusieurs dizaines de kilomètres sur le front oriental, plus aucun cavalier ne peut faire le travail de reconnaissance pourtant indispensable pour les états-majors. Toutefois, si l'avion peut voir quand la météo est bonne il ne peut toujours pas communiquer avec le sol et il faut attendre qu'il soit posé pour exploiter les données recueillies. Du coup, malgré de multiples dangers, ce sont encore les ballons captifs qui aident les artilleurs pour le réglage de leur tir comme durant la guerre de Sécession aux USA 50 ans plus tôt. Malgré le romantisme de ses "as", l'aviation de chasse est sans aucune importance militaire, et l'aviation stratégique (le bombardement) ne sera vraiment opérationnelle qu'à partir de 1918 avec des attaques coordonnées désorganisant les arrières ennemis lors des offensives terrestres. Seuls les Zeppelins, par des raids lointains, feront des dégâts importants sur les ports anglais. L'aviation embarquée d'attaque est aussi balbutiante que les autres. Le premier porte-avion, un simple croiseur anglais modifié (HMS Furious), ne sera lancé qu'en juin 1917... Le transport lourd par voie ferrée est indispensable pour tous. En Europe continentale, tous les villages ou presque, ont une gare. Jamais les réseaux ferrés européens n'auront autant en état de fonctionnement de kilomètres de voies, de gares, de locomotives, de wagons et de voitures. Mais peu de progrès sont à noter, les locomotives sont toujours les mêmes, et les plates-formes de circulation n'ont pas varié d'un iota. Sur le front occidental, c'est la construction, souvent par dédoublement, de lignes qui arrivent au plus près des combats (Flandres, Somme, Meuse, Haute-Alsace). C'est aussi la construction de lignes spécifiques au gabarit réduit (voie métrique ou de 0,70m) pour alimenter au plus près les offensives comme celle de Nivelle en 1917, ou défensives comme celle, maintenant oubliée, "Voie sacrée ferroviaire" à l'arrière de Verdun en 1916. Mais c'est le développement du transport terrestre routier qui fait le plus spectaculaire progrès durant ces mois de guerre. Omniprésent en 1914, le transport hippomobile est complètement désuet en 1918. La France est la championne en ce domaine, elle terminera la guerre avec un parc de camions 10 fois supérieur à celui de l'Allemagne. Des régiments entiers de cavaliers et de muletiers vont se transformer en conducteurs de véhicules à moteur. L'arme blindée automotrice n'est pas vraiment encore née, toutefois des automitrailleuses blindées belges de type Minerva sont utilisées dès le début du conflit sur le front occidental. Elles partiront en 1916 sur le front russe avec toute une brigade belge et rouleront beaucoup dans les déserts du Moyen-Orient avec les Anglais. Elles préfigurent les futures armes blindées, mais on en reparlera plus tard...
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Durant tout ce mois de janvier sur le front occidental, de la mer du Nord à la Suisse, malgré des conditions atmosphériques affreuses, ce sont des mêlées furieuses, un coup ici, un autre jour là, pour une tranchée. Parfois la progression atteint 200m et c'est un exploit. Les sapes font des ravages, les belligérants tentent toujours à quelques jours de distance de rattraper les quelques mètres perdus. L'artillerie ne s'arrête jamais, même quand la neige et le brouillard obligent les combattants à se terrer au fond des tranchées. Parfois, par temps de pluie, on donne quand même l'assaut pour récupérer une hauteur où il ne faut en aucun cas laisser l'ennemi s'installer durablement... Sur le front oriental par contre, les Russes progressent sur tous les fronts. En Pologne ils sortent vainqueurs de la bataille des 4 rivières (Bzoura, Rawka, Pilitza, Nida). Mais, sur la Vistule, les contre-attaques allemandes sont aussi furieuses que les mêlées occidentales, obligeant les belligérants à creuser là aussi des tranchées. Franchissant les Carpates, les Russes pénètrent en masse dans la plaine hongroise, la fameuse Puszta qui signifie "pays de désolation" tant son sol est peu propice à la culture, et ils sèment la panique dans la population. Plus au Sud, ils s'enfoncent en Transylvanie et les Monténégrins refoulent les Austro-Hongrois vers leurs frontières. Dans le Caucase, les Russes mettent en déroute les armées turques d'Enver Pacha en faisant de nombreux morts, et ils capturent même un corps d'armée en entier. Ils s'installent profondément en pays arménien Toutefois, eux aussi sont soumis aux intempéries. Le général Hiver fait parfois plus de morts que les batailles, surtout sur les hauteurs du Caucase. Dans la mer Noire, la flotte russe détruit une soixantaine de bateaux auxiliaires et des voiliers turcs... Les escadres allemandes de haute-mer sont maintenant détruites et, dans la mer du Nord, les raids se multiplient. Dans la Manche, au large de Portland, le cuirassé anglais "Le Formidable" qui n'a pas 20 ans d'âge est torpillé par le sous-marin U-23. Il coule en moins de 2 heures, et seuls 199 marins seront rescapés sur un équipage de 900 hommes. Dans la bataille de Dogger Bank le dimanche 24 janvier, le grand croiseur allemand "Le Blücher" est coulé, d'autres sont endommagés. Les navires anglais pilonnent assez souvent les côtes belges occupées. Des sous-marins allemands, au mépris "du droit des gens", torpillent plusieurs navires marchands dans la Manche, en face du Havre, et dans la mer d'Irlande... Dans les airs, et pour la première fois, des Zeppelins en bombardant dans le Norfolk les ports britanniques de Yarmouth et Sheringham, font des victimes civiles, ce qui met en émoi le Royaume-Uni. Bien renseignés, à King’s Lynn ils visent tout particulièrement le palais royal que les souverains britanniques avaient quitté quelques heures auparavant. A Berlin, on fête ce raid avec enthousiasme. Dans l'impossibilité de bombarder Douvres trop défendu, ils se vengent sur Malo-les-Bains en faisant 5 morts. Une escadrille allemande bombarde Dunkerque et fait des dégâts aux consulats des USA et de Norvège, pourtant des pays neutres. En Belgique occupée, des avions anglais bombardent des sous-marins dans le port de Zeebrugge ainsi que la gare ferroviaire d'Ostende. Des avions français bombardent des cantonnements allemands à Laon et à Soissons... En Méditerranée le sous-marin français Saphir coule sur une mine dans les Dardanelles. Une torpille française endommage le dreadnought autrichien "Viribus Unitis" devant Pula, un port croate. Les Roumains manifestent en faveur des Alliés et de l'Italie. En Albanie, les habitants du port de Durrës demandent aux Italiens d'occuper leur ville comme ils l'ont fait en décembre à Valona. Mais, prudente, celle-ci refuse, de peur d'une réaction violente de l'empire austro-hongrois. Les Turcs lèvent une nouvelle armée de 40 000 hommes pour s'emparer du canal de Suez. L'Italie, soutenue par les Allemands, est prête à négocier sa neutralité auprès de l'Autriche-Hongrie en demandant la province du Trentin en compensation. Dans le port militaire austro-hongrois de Trieste, qui est une ville très cosmopolite à majorité italienne, le gouverneur militaire s'enfuit par crainte des bombardements. La Grèce fait savoir qu'elle est prête à s'engager auprès des Alliés sous condition de compensations territoriales. Les Britanniques leur proposent l'île de Chypre (sous son protectorat) et la région de Smyrne en Turquie... En Chine, Le président Yuan Che-k’ai demande au Japon de retirer ses troupes du territoire chinois, considérant que les opérations militaires dans la province de Chan-tong sont achevées. En réponse, les Japonais réclament dans un document dit "Les vingt et une demandes" une zone d'influence exclusive dans la province du Chan-Tong, mais aussi en Manchourie, Mongolie et en Chine Centrale. Ils réclament l'exploitation exclusive des mines, des usines métallurgiques et des voies ferrées. Ils souhaitent ni plus ni moins que de faire de la Chine une nouvelle province nippone... Sur le plan stratégique, le ministre de la Marine Winston Churchill présente une opération de débarquement dans le détroit des Dardanelles qui a pour objectif principal de contraindre les Turcs à faire la paix et, accessoirement, de rouvrir au trafic maritime les détroits sous son contrôle... En Belgique occupée, le cardinal Mercier, archevêque de Malines, fait lire dans toutes les églises le dimanche 3 janvier une protestation titrée "Patriotisme et Endurance" où il accuse les Allemands d'avoir violé leur serment sur le respect de la neutralité belge. Il est ensuite arrêté et le Vatican émet une protestation officielle dénonçant son internement. Il deviendra une grande figure de la résistance pacifiste en Belgique A Paris, des prières publiques sont organisées pour le succès des Alliés. La disette s'installe au centre de l'Europe. Les autorités de Düsseldorf invitent la population à ne pas gaspiller les vivres, et les militaires du pays récupèrent du cuivre en démontant toutes les installations industrielles obsolètes qui en sont munies. En France, le Journal Officiel du vendredi 8 janvier publie un rapport sur les "violations du droit des gens" commises par les Allemands au moment de l’invasion. Il recense les pillages, incendies, massacres dont la population a été victime département par département(3)... Le mercredi 6 janvier, nos armées font sauter 800 mètres de tranchées allemandes, près du ravin de Courte-Chausse en Argonne (Meuse-Marne). C'est dans ces combats, où s'est particulièrement distinguée la Légion garibaldienne, que périt l'adjudant-chef Constante Garibaldi. Il est le frère du lieutenant Bruno Garibaldi, mort le 26 décembre au service de la France, et auquel, le jour même, on fait à Rome d'imposantes funérailles(4). L'épopée de cette brigade est trop longue pour figurer sur cette page. Pour ceux que cela intéresse, j'ai réalisé un petit document annexe au format PDF que vous pouvez télécharger en cliquant-ici. En Italie, au dernier jour du mois, une imposante manifestation en faveur de la guerre a lieu à Rome. Au Cameroun la défaite allemande est maintenant consommée... L'Écho du mois de mars 1915 donne des nouvelles de janvier et février. Avec ses 24 pages, c'est l'Écho le plus fourni à ce jour... L'armée allemande, la nation allemande et son empereur sont voués aux gémonies pour avoir bombardé et incendié la cathédrale de Reims. L'Écho se fâche aussi contre ceux qui n'ont pas payé leur abonnement... En 1914 il a été célébré en l'église de Barbentane : 45 baptêmes, 15 mariages et 47 enterrements... Sur 4 pages, on décortique quelques proverbes sur la guerre en provençal. Ils sont toujours d'une actualité brulante, on devrait les envoyer en Palestine. Il y a celui-ci presque prémonitoire pour moi : "Ounte la guerro passo, laisso cènt an sa traço" (où la guerre passe, elle laisse cent ans sa trace). Mais mon préféré reste "En tèms de guerro, se gouverno emé de messorgo" (En temps de guerre, on gouverne avec des mensonges)... Le dimanche 31 janvier on a fait la quête pour les soldats prisonniers en Allemagne, qui se plaignent de nombreuses privations. Et le dimanche 7 février, par beau temps, de nombreuses filles du village font la quête de l'église aux cafés pour le canon de 75, c'est assez surprenant... Paul Gaffet, 24 ans, natif de Cette (maintenant Sète, 34), soldat à la 7ème compagnie du 81ème régiment d'infanterie est mort pour la France le 12 janvier 1915 (l'Écho note le 13). Il est tué dans le secteur de Verbranden-Molen au Sud-Est d'Ypres dans les Flandres belges. Ses parents étaient de fidèles lecteurs de l'Écho, d'où un service funèbre en l'église de Barbentane. Le 9 janvier il écrivait sa dernière lettre à l'Écho (voir page 9). Il précisait que celui-ci lui apportait "un peu de baume dans les souffrances du métier" et se moquait gentiment de l'accent flamand du curé. C'était vraiment un Barbentanais de cœur. Son nom figure au martyrologe de l'église... 3 "auxiliaires(5)" de la classe 1915 reçoivent leur affectation et 8 Barbentanais sont déclarés bons pour le service armé. Sur ces 8 futurs soldats, Louis-Théodore Chauvet (et non Isidore comme c'est noté dans l'Écho) sera tué le 23 août 1916 à Maurepas dans la Somme. 5 autres conscrits sont ajournés et un en est exempt... Guy |
Obusier français de 120 dont le nom est écrit en arabe |
Canon Marine allemand de 320mm d'une portée de 45 km |
Canon de 155 Long, La Mariolle, sous casemate dans les Vosges |
Cuirassé austro-hongrois, un Dreadnought, SMS Viribus Unitis |
Cuirassé anglais, un pré-Dreadnought, HMS Formidable |
Soldats russes à Sarıkamış, janvier 1915 |
Canon de 75 monté en défense anti-aérienne (photo autochrome) |
Les 6 petits-enfants de Giuseppe Garibaldi engagés dans la Légion Garibaldienne |
Officiers français à l’instruction (photo autochrome) |
Zouaves à la lessive à La Valbonne dans l’Ain (photo autochrome) |
(1) Le fusil Lebel a été employé avant 1914 dans les colonies françaises d'Afrique, mais aussi pour la répression des grèves ouvrières. Le Lebel connut son baptême du feu lors de la fusillade de Fourmies le 1er mai 1891 qui fera neuf morts parmi les manifestants. On peut lire dans l’Illustration du 9 mai : "C'est le fusil Lebel qui vient d'entrer en scène pour la première fois… Il ressort de ce nouveau fait à l'actif de la balle Lebel qu'elle peut très certainement traverser trois ou quatre personnes à la suite les uns des autres et les tuer." (2) Il est souvent confondu avec la "Grosse Bertha" (Dicke Bertha) qui est un très gros obusier de 420mm spécialement conçu par les Allemands pour démolir les fortifications. Il n'avait qu'une portée de 9 kilomètres mais tirait des obus de 800 kg au pouvoir explosif ravageur sur les ouvrages bétonnés. (3) Je n'ai pas trouvé ce rapport au format PDF sur Internet, c'est dommage. J’ai donc reproduit son introduction en entête de cette page Internet. (4) Les frères Garibaldi sont les petits-fils de Giuseppe Garibaldi, un des pères fondateurs de la nation italienne, mais aussi député républicain de la Côte-d'Or, de Paris, d'Alger et de Nice en 1871. (5) Pendant la guerre de 1914, il y avait 4 types de classement dans le recrutement militaire qui allait de 19 à 48 ans. Les "bons" pour le service, des jeunes de 18 à 30 ans qui étaient les soldats de première ligne. Les "réservistes" qui étaient intégrés à la "territoriale" ; c'étaient des soldats aptes au service, mais plus âgés, et ils occupaient théoriquement des postes moins directement au feu (artilleurs, ambulanciers, coursiers, ravaitailleurs, etc...). Les "réformés" qui étaient ceux déclarés inaptes au service armé. Toutefois, tous les ans, ils devaient passer une nouvelle visite pour voir si leur incapacité au service actif était toujours d'actualité. Et les "auxiliaires" qui étaient d'anciens réformés ou handicapés légers qui, sous certaines conditions, pouvaient intégrer des unités non combattantes comme infirmiers en hôpital, administratifs, etc... A la fin de la guerre, vu le manque évident d'hommes, les postes d'auxiliaires aux armées étaient le plus souvent tenus par des femmes... |
Automitrailleuse belge Minerva sur le front en 1914 |
Obusier allemand de 420mm dit la Grosse Bertha (Dicke Bertha) |